Tout augmente, sauf le revenu
« Effectifs, surfaces, charges… tout augmente, sauf le revenu. » Dans une analyse rétrospective, Inosys Réseaux d’élevage en Bretagne, Pays de la Loire et Deux-Sèvres dresse un bilan des observations réalisées au cours de ces quinze dernières années sur la trentaine d’exploitations suivies. Ces élevages affichent une hausse de la productivité de la main-d’œuvre, mais cela « n’a pas permis de relever le niveau de rémunération », précise cette étude. De même, les investissements (matériel, bâtiments…) ont permis d’améliorer la productivité du travail et les conditions dans lequel ce dernier est réalisé, mais ne se sont pas traduits par une meilleure rémunération de ce même travail.
« Entre 1998 et 2013, la surface agricole utile moyenne des exploitations de l’échantillon a augmenté de 35 hectares quand la surface fourragère progresse de 28 hectares. » Les cheptels évoluent eux aussi, mais pas dans les mêmes proportions. Cela se traduit par un recul du chargement de 10 %, lié à la moindre progression du maïs (+5 %) alors que les surfaces en herbe progressent de 26 %.
Du côté des performances animales, le volet reproduction a été pénalisé par les aléas sanitaires (FCO et Schmallenberg), lesquels ont eu un impact sur le fonctionnement des troupeaux (fécondité et mortalité). Le nombre de veaux sevrés par vêlage est variable selon les exploitations et affiche globalement un léger retrait. Les poids de carcasse des vaches progressent. Ils ont en moyenne gagné 40 kilos ces quinze dernières années.
Davantage d’enrubannage et moins d’ensilage
Les différents systèmes étudiés tendent à consommer davantage de concentrés et d’enrubannage, lequel progresse au détriment du foin et de l’ensilage d’herbe. « Ce changement de pratique peut, pour certains cas, expliquer une partie de la hausse des charges de mécanisation, poste qui a fortement progressé sur la période (+31 €/100 kg vifs, soit + 63%)." Les besoins en paille se sont aussi accrus. « Entre les trois premières et les trois dernières années, les quantités de paille de litière utilisée ont progressé de plus de 40 % (+ 350 kg/UGB) alors que les achats ont augmenté de plus de 50 % (+260 kg/UGB). » Cette hausse des besoins et cette dépendance accrue est liée à l’augmentation du nombre de bâtiments sur litière accumulée mais aussi à l’allongement du temps de présence en bâtiment (finition) et à l’augmentation du gabarit des animaux. En revanche, le recours à la fertilisation minérale azoté est en recul sur la période étudiée.