« Toujours plus de légumineuses dans les prairies temporaires »
Depuis de nombreuses années, les légumineuses font partie intégrante du système de production du Gaec du Moulinier, dans le Cantal. Pour autant, leur proportion ne cesse d’augmenter au fil du temps.
Depuis de nombreuses années, les légumineuses font partie intégrante du système de production du Gaec du Moulinier, dans le Cantal. Pour autant, leur proportion ne cesse d’augmenter au fil du temps.

Sur l’exploitation de Jérôme Couderc et Robert Bioulac, une trentaine d’hectares de prairies temporaires multiespèces comptent des légumineuses. Les associés du Gaec du Moulinier, à Montsalvy dans le Cantal, en ont toujours cultivé et continuent d’en intégrer dans leur système, dès qu’ils renouvellent une prairie. Outre l’intérêt de produire des protéines sur la ferme, ces fourragères présentent également l’avantage d’être plus résistantes aux étés toujours plus secs. « Les terres étant plutôt acides, on implante principalement des trèfles, surtout violets et blancs, pour une durée de trois à cinq ans et toujours dans des prairies multiespèces », note Jérôme Couderc.
Comme les prairies avec légumineuses sont conduites en alternance fauche-pâture, elles ne sont jamais semées en pure. Elles sont souvent associées à du ray-grass hybride et du dactyle. « On achète des mélanges de trèfles tout prêts et nous réalisons ensuite nous-mêmes nos assortiments avec les graminées. » Les légumineuses représentent en moyenne 30 à 40 % de la prairie.
Les hivers plutôt froids dans le Cantal nécessitent que les prairies soient implantées assez tôt à l’automne (15 septembre environ) pour laisser le temps aux légumineuses de se développer suffisamment avant les températures négatives. Elles sont semées au semoir en direct derrière une céréale, sauf si la moisson a été par temps humide. Dans ce cas, un passage de déchaumeur est effectué puis un semis combiné.
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Enrubannage et foin pour les mères
Les prairies avec légumineuses sont fauchées une à deux fois avant d’être pâturées, selon les années. La première coupe est réalisée vers la mi-mai sous forme d’enrubannage, la seconde en foin. L’enrubannage, plutôt vert, est fané une seule fois. Il avoisine les 11 de protéines. La récolte en foin est réservée aux parcelles bien exposées à la chaleur. Il est fané deux fois pour essayer de garder un maximum de feuilles. Dans les parcelles de fauche, du fumier ou du lisier de bovins est épandu, et 75 unités d’azote pour la première coupe.
Chaque année, les fourrages sont analysés. « De cette manière, on arrive à supprimer le correcteur azoté de la ration des vaches quand la qualité des fourrages est au rendez-vous. Cet hiver, les mères ont été nourries uniquement d’enrubannage (70 %) et de foin (30 %), sans correcteur. La moitié de l’enrubannage étant composée de prairies avec légumineuses. » L’engraissement des animaux s’effectue quant à lui avec du méteil à 15 de protéines (pois fourragers, vesces, orge, triticale, blé).
Chiffres clés :
90 mères Aubracs, naisseur-engraisseur de bœufs
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