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Services environnementaux : McDonald’s lance un projet pilote sur les pratiques de pâturage

Vincent Pommery, éleveur à Parigny-les-Vaux dans la Nièvre, teste le multipaddock adaptatif (AMP), dans le cadre du programme Pâturond initié par McDonald’s France et son fournisseur de steak haché Moy Park Beef Orléans. Le projet compare trois systèmes de pâturages et rend compte des services environnementaux, comme la biodiversité floristique et la séquestration de carbone.

Les pâturages de Vincent Pommery détonnent. Ils ressemblent davantage à des parcelles prêtes à être fauchées. En pâturage multipaddock adaptatif (AMP), les vaches charolaises entrent lorsque les hauteurs d’herbe sont comprises entre 13 et 25 centimètres. À la sortie des animaux, l’herbe couchée reste abondante et les refus ne sont pas coupés. Cette gestion originale de l’éleveur répond au cahier des charges du projet Pâturond (1).

Derrière le nom de code de l’opération se cachent McDonald’s France et son fournisseur de steaks hachés, Moy Beef Park Orléans. Les deux entreprises travaillent avec les instituts de recherche VetAgro Sup et Inrae pour mener leur programme. Plusieurs coopératives sont également associées à la démarche.

Comparaison de trois systèmes de pâturage

L’expérimentation, qui a débuté en 2022, évalue auprès de 17 éleveurs les bénéfices et contraintes de trois systèmes de pâturage différents sur trois ans. Les systèmes continus ou tournants lents sont connus, tandis que le multipaddock adaptatif est davantage pratiqué et étudié aux États-Unis. Plusieurs indicateurs sont suivis : la séquestration de carbone, la biodiversité, la valorisation des prairies, la croissance et la santé des animaux, mais aussi le bien-être de l’éleveur à travers sa charge de travail.

Aucune mécanisation dans les prairies depuis deux ans

Le projet Pâturond inclut trois bassins de production, le Grand Est, le Grand Ouest et le Charolais. Vincent Pommery, qui élève 230 charolaises sur 432 hectares de prairies, souhaitait lui tester l’AMP car la pratique répond à certaines de ses problématiques. « Je pense à la résilience des parcelles, la résistance aux sécheresses et la réduction de ma charge de travail », commente-t-il. Le chargement de l’exploitation, de 1,08 UGB/ha, a été conservé pour l’expérimentation. Sept hectares sont désormais découpés en 20 paddocks. Ces parcelles sont exploitées deux jours de suite. « Les animaux changent ensuite de parc, peu importe la quantité d’herbe consommée. Les vaches reviennent sur les parcelles tous les 40 à 50 jours. Nous sommes en deuxième année d’expérimentation et il n’y a eu aucune forme de mécanisation. C’était aussi mon objectif d’avoir du stock sur pied », détaille Vincent Pommery.

Plus de biomasse, plus de carbone

Le multipaddock adaptatif (AMP) dispose, lui, de peu de références scientifiques dans notre contexte pédoclimatique. « La grosse différence, c’est le fait de conserver une biomasse importante qui permet d’appliquer un pouvoir tampon sur le sol. On espère ainsi un meilleur stockage de carbone, plus de rétention d’eau et davantage de biodiversité », explique Robin Russias, doctorant engagé Moy Beef Park Orléans pour piloter le projet.

(1) L’initiative rentre dans le cadre de la stratégie filières durables 2020-2030 du géant de la restauration rapide qui veut améliorer l’impact environnemental des principales filières d’approvisionnement de ses restaurants et accompagner leur transition écologique.

Katja Klumpp, ingénieure de recherche à l’Inrae

Un stockage de carbone en surface et en profondeur

Katja Klumpp, ingénieure de recherche à l’Inrae.

« Avec une herbe plus haute, à l’entrée et à la sortie des animaux, le système racinaire est plus important. Le mode de pâturage multipaddock adaptatif permet donc une production de biomasse aérienne et souterraine qui se transforme davantage en matière organique et participe au stockage de carbone dans les sols. On avait pour habitude d’examiner surtout le sol de 0 à 15 centimètres, mais on s’est aperçu que le carbone pouvait aussi être stocké plus en profondeur sur le long terme. Les études ont montré que le carbone de profondeur pouvait avoir 300 ou 500 ans dans des couches de sol supérieures à 40-50 centimètres. »

Quelques chiffres

McDonald’s France

Plus de 1 500 restaurants répartis sur l’Hexagone

Près de 2 millions de repas servis chaque jour

Près de 29 400 agriculteurs français approvisionnent l’enseigne dont 28 100 éleveurs de bovins

Quelques chiffres

Moy Park Beef Orléans

Fournisseur dédié à l’approvisionnement des restaurants McDonald’s en France, en Belgique et aux Pays-Bas

5 lignes de production pour 54 000 tonnes produites en 2022

3 millions de steaks produits par jour

Approvisionnement auprès de 24 abattoirs en France

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