« On peut vendre les laitiers quand on veut »
Comme beaucoup d’engraisseurs catalans, José María Salse a fait des veaux laitiers sa spécialité. Il joue sur deux tableaux. Il sèvre des veaux laitiers en intégration et en engraisse dans ses propres bâtiments. Il exerce son activité d’élevage près de Lérida, en Catalogne. Sa société, Bovilac, exploite mille places d’engraissement et un atelier de sevrage de veaux de 300 places. Il rentre des veaux Montbéliards plutôt légers (55 kg), le prix étant son premier critère d’achat (240 € en moyenne). Il les amène jusqu’à 200 kilos et les revend à des engraisseurs espagnols à un prix moyen de 400 euros. Il les place en intégration chez un éleveur. Celui-ci est rémunéré entre 30 et 33 centimes par veau et par jour. Il fournit l’eau, la paille et la main-d’œuvre. L’intégrateur amène l’aliment (330 €/t début 2018) et les médicaments. Il se fixe un objectif de marge à 40-50 euros par veau. « En capital, les 300 veaux représentent le prix d’un camion de broutards, mais il y en a quatre fois plus, calcule Yvan Armaing (Deltagro Export). Plus, la valeur de l’animal à l’achat est faible, moins il y a de risque. Et, la marge des broutards n’est pas quatre fois supérieure. » Une fois sevrés, les veaux laitiers s’élèvent sans difficulté.
Jouer sur la complémentarité des différents marchés
José Maria Salse engraisse aussi des veaux laitiers dans ses propres bâtiments, des unités de 100 places toutes construites sur le même modèle. Pour le marché local, ils sont abattus autour de 470-480 kilos vif. Mais, ils peuvent partir plus légers pour le marché égyptien (250 kilos) ou pour le Portugal (360-400 kg). « On peut vendre les laitiers quand on veut. La gamme de poids est variée selon les différents marchés. »
B. G.