Les départements bourguignons démarrent le plan BVD
La situation de la région Bourgogne-Franche-Comté est particulière par rapport à la BVD. La partie Bourgogne, à majorité allaitante, fait face à une prévalence relativement importance, alors que la partie Franche-Comté, à dominante laitière, est déjà engagée depuis plusieurs années dans l’éradication de cette maladie sur la base du volontariat.
La situation de la région Bourgogne-Franche-Comté est particulière par rapport à la BVD. La partie Bourgogne, à majorité allaitante, fait face à une prévalence relativement importance, alors que la partie Franche-Comté, à dominante laitière, est déjà engagée depuis plusieurs années dans l’éradication de cette maladie sur la base du volontariat.
Le Cropsav (Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni en décembre 2019 et a validé le recours au bouclage auriculaire à la naissance (analyse virologique). Pour la partie Bourgogne de la région, l’obligation de cette mesure entrera en application avec un délai, le 31 juillet 2020. Ceci permettra de rentrer progressivement dans le programme, qui est déjà généralisé dans la partie franc-comtoise, en organisant les moyens (commande de boucles, montée en charge des laboratoires). A priori, cette phase de dépistage par boucle auriculaire est prévue sur quatre ans. « Avant la publication de l’arrêté ministériel du 31 juillet 2019, une consultation des partenaires et une campagne de communication ont eu lieu au printemps 2019, et les volontaires ont été incités à s’engager dès la campagne de naissances en cours dans le dépistage systématique des IPI à la naissance », explique Étienne Petit, directeur et vétérinaire conseil du GDS Bourgogne-Franche-Comté.
Bouclage auriculaire à partir du 31 juillet 2020
Les éleveurs des quatre départements bourguignons pratiquent jusque-là de façon importante la protection individuelle des troupeaux par la vaccination. Une étude sur la base de sérologies réalisée en 2018 par le GDS sur cette zone parmi les élevages qui ne vaccinent pas, a montré que le virus de la BVD circule dans un élevage sur trois, sans que des signes cliniques ne soient forcément identifiés. Le risque de transmission entre troupeaux est accru dans cette région d’élevage par le temps passé par les animaux au pâturage et le découpage des parcellaires. Si la vaccination n’est pas interdite dans le cadre du plan national, elle rend impossible le dépistage sérologique (sur prise de sang) chez les animaux vaccinés. Car sur un cheptel vacciné, on ne peut distinguer par analyse sérologique un animal vacciné d’un animal infecté. Les analyses sur boucles coûtent beaucoup plus cher que le dépistage sérologique, mais elles permettent un dépistage précoce et exhaustif. En quelques années, une région peut être assainie. Le Cropsav de Bourgogne-Franche-Comté prévoit de poursuivre la surveillance au bout de quatre ou cinq ans par la méthode sérologique, à partir de la prise de sang annuelle de prophylaxie, pour une période de surveillance de la maladie. La date de passage à la méthode sérologique pourra être modulée d’une zone à l’autre en fonction de la situation épidémiologique et de l’avancement du plan.
Statut à l’introduction proposé pour septembre 2021
Pour les quatre départements bourguignons, la première étape du plan d’éradication est donc engagée, avec des aides financières du conseil régional. Les enjeux commerciaux du plan sont manifestes dans cette région, où naissent beaucoup de reproducteurs et où beaucoup d’animaux sont exportés maigres. Il faut rester en phase avec la concurrence des pays qui sont plus avancés dans l’éradication de la BVD. La situation du bassin allaitant est encore très diversifiée pour l’instant vis-à-vis de cette maladie, mais avec la généralisation du dépistage, elle est en train de s’homogénéiser.
Il demeure des difficultés sur le déroulement pratique des mesures à partir de 2021. « Nous n’avons pas encore (NDLR début février 2020) la note de service de la DGAl qui précisera exactement en particulier la gestion des animaux positifs au dépistage », explique Étienne Petit, qui déplore une situation tendue. D’autre part, la recherche de statut non IPI à l’introduction pour les animaux issus d’un élevage à statut non connu est déjà en place dans les départements de la zone franc-comtoise, et le Cropsav a validé qu’elle sera proposée pour les quatre départements bourguignons au 1er septembre 2021. GDS France a en effet construit son programme national d’éradication de la BVD sur deux piliers : la surveillance des élevages (virologique par le dépistage à la naissance ou sérologique) et la garantie non-IPI des animaux pour les échanges. Il est donc essentiel que des mesures de contrôle des mouvements, notamment ceux issus des élevages contaminés, soient définies et mises en œuvre pour protéger les élevages acheteurs et les voisins des foyers.
Un nouveau-né peut être virémique transitoire
Un bovin infecté après sa naissance est un virémique transitoire. Son test virologique est positif. Il porte et excrète le virus temporairement, pendant deux à trois semaines, jusqu’à développer sa réponse immunitaire et éliminer progressivement le virus. Il ne sera donc contagieux que quelque temps puis redeviendra sain. Durant la virémie, l’animal est particulièrement sensible aux autres pathologies. Contrairement à un veau bouclé le jour de sa naissance, un veau bouclé à l’âge de sept jours peut avoir été en contact avec le virus de la BVD s’il circule dans l’élevage, et être virémique transitoire. D’où l’intérêt de boucler les veaux le plus tôt possible pour éviter de trouver des virémiques transitoires par excès.
Un animal infecté permanent immunotolérant (IPI) est un animal qui porte et excrète le virus de sa naissance à sa mort. Il est la source principale de contamination des autres animaux. Un animal devient IPI lorsqu’il est infecté durant la gestation, entre le 30e et 125e jour. Son test virologique est toujours positif quel que soit son âge.
Un soutien financier du conseil régional
Le dépistage par bouclage auriculaire a pu coûter, il y a quelques années, jusqu’à 8 à 10 euros par veau (boucles, analyse, frais de gestion). Ceci a considérablement baissé du fait de la massification de l’usage des boucles, et de l’entrée en concurrence de laboratoires. Le coût d’une analyse pour l’éleveur est maintenant évalué à moins de 4 euros par animal.
Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a alloué une enveloppe de 1,25 million d’euros pour les actions sanitaires toutes filières confondues, soit environ 1,15 million d’euros pour les bovins. Une bonne partie de cette enveloppe est allouée au plan BVD et chaque département utilise et répartit cette aide aux éleveurs en fonction de sa situation. Elle peut être complétée par un financement sur les fonds du GDS départemental. L’aide peut porter sur le surcoût des boucles, l’achat de la pince pour poser les boucles, les analyses.
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