Les coliques
Pour qu’un bovin se torde de douleur, il faut vraiment que ça lui fasse mal ! Il se lève, se couche même dans un endroit farfelu, se relève et une fois debout il essaie de soulager la douleur en écartant les pattes arrière des pattes avant puis se reprend, lève un pied, le repose aussitôt, fait un pas en arrière, se regarde le flanc… Il n’est pas possible de passer à côté de coliques démonstratives mais quand elles sont plus discrètes la bête reste couchée, hésite à se déplacer, écarte les pattes avant des pattes arrière, fouette l’air de sa queue sans raison et peut aussi passer d’un pied sur l’autre. Mais là, il faut être plus attentif.
Qu’est ce qui provoque une telle douleur abdominale ? Jamais un bout de fer qui traverse le réseau, jamais non plus un problème de vésicule biliaire et très rarement une péritonite ou une douleur utérine, rarement aussi une inflammation de l’intestin qui a plutôt tendance à stopper provisoirement le transit avant l’émission de diarrhée. Le plus souvent, et c’est assez banal, ce sont des contractions intestinales exagérées qui provoquent ces coliques. Mais on en voit aussi chez les laitières dont la caillette ballonnée, ou des anses intestinales ou même le caecum se vrillent et tirent exagérément sur ses ligaments et les nerfs qui les parcourent. Attention, des coliques sourdes peuvent parfois trahir une douleur rénale au cours de calculs ou d’infection purulente des reins.
On n’attend pas !
Face à des coliques, je ne vous conseillerai donc jamais d’attendre pour appeler le véto, même si votre vache était très bien quelques heures avant et que vous n’avez aucune raison de suspecter un coup tordu car même dans le cas banal de contractions intestinales exagérées, ces contractions favorisent la pénétration d’une portion d’intestin dans celle qui la précède et débouchent parfois sur une occlusion intestinale. Sachez aussi que les coliques ne durent qu’un temps ; leur disparition en quelques heures sans reprise de l’appétit n’est pas bon signe…