L’élevage du Massif central s’interroge sur son avenir
Poursuite de la tendance, véritable déclin ou nouveau développement ? Les organisations du Massif central envisagent plusieurs scénarios possibles pour l’élevage allaitant.
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Il est peu de dire que le secteur de la viande bovine revêt une importance capitale dans le Massif central. Si les fragilités de la filière concernent toutes les régions, le bassin allaitant est confronté à des difficultés spécifiques. Une étude a été engagée voici deux ans, afin de définir stratégies et actions visant à conforter les filières viande bovine du Massif central. Porté par le Sidam (organisme de prospective fédérant les chambres d’agriculture et le syndicalisme majoritaire), avec l’appui de l’Institut de l’élevage et des financements publics, cette étude vient de déboucher sur un état des lieux et des scénarios prospectifs. Les actions à mettre en œuvre, ce sera pour plus tard.
Stratégies et actions pour infléchir le cours des choses
Trois scénarios ont été imaginés à la lumière des facteurs qui pourraient influencer l’avenir (potentiel agricole, démographie, marchés, politiques agricoles, attentes des consommateurs…). Tout d’abord un scénario tendanciel qui verrait les évolutions récentes se poursuivre avec une diminution et un agrandissement des exploitations, une légère érosion du cheptel et une forte restructuration de l’aval.
Le deuxième scénario, dit productif, verrait les filières mener une stratégie offensive, accompagnée par une politique agricole favorable, pour développer l’engraissement. Le troisième enfin, nettement plus pessimiste, se traduirait par un recul de la production, en faveur des céréales dans les zones convertibles et de la friche dans les zones purement herbagères. Les filières et le territoire seraient fortement affectés par ce déclin de l’élevage. Un quatrième scénario, pour la partie sud du massif, envisage une reconversion importante des producteurs de lait vers la viande bovine. Ces scénarios ont été soumis à l’appréciation des acteurs de la filière. Qu’en est-il ressorti ? Le premier paraît aux yeux de beaucoup « inévitable du fait de l’inertie du secteur bovin et de la difficulté d’infléchir le cours des choses » et fait craindre des difficultés pour approvisionner les outils et les marchés. Le second « semble peu probable » mais « le plus souhaitable ». Le troisième n’est pas jugé très probable non plus, peu de gens croyant à des évolutions aussi brutales, hormis lorsque les céréales peuvent remplacer l’herbe. Après cet exercice prospectif, somme toute assez convenu, le meilleur est sans doute à venir, avec stratégies et actions de nature à « infléchir le cours des choses ».