La productivité des cheptels se dégrade
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Analysée de façon globale sur l’ensemble des troupeaux, la productivité des cheptels allaitants suivis par Bovins Croissance est en baisse. « Entre 2005 et 2015, le recul oscille entre 0,5 et 5% selon les races », précisait Philippe Dimon chef de projet à l’Institut de l’élevage lors de la dernière journée Grand Angle Viande organisée par ce même Institut.
Autant de valeurs moyennes qui ne reflètent évidemment pas les cas particuliers dans la mesure où il existe pour chaque race des exploitations qui affichent de très bons comme de très mauvais résultats. Toutefois ces bilans sont le reflet d’une évolution tendancielle qui ne va pas dans la bonne direction, alors même que la productivité est l’un des principaux leviers pour améliorer la rentabilité d’un élevage allaitant. La situation se dégrade modérément pour les deux races rustiques, plus nettement pour la Charolaise et surtout la Limousine et franchement pour la Blonde. Quelle que soit la race, le passage de la FCO en 2009 est nettement perceptible même si la situation s’est pour partie rétablie par la suite.
Détérioration des conditions de vêlage
Quand on analyse les différents facteurs qui influencent la productivité, cette détérioration des résultats est d’abord la conséquence d’une hausse du taux de mortalité des veaux en lien avec les conditions de vêlage. C’est pour la Limousine que la situation s’est le plus dégradé. « Le taux de mortalité avant sevrage a explosé ces dix dernières années. En atteignant 8,9% en 2015, il a augmenté de 21% en 10 ans. La mortalité périnatale a augmenté de 13% », précise un document de synthèse co-réalisé par France Bovins Croissance et l’Institut de l’élevage. Elle est à relier à la détérioration des facilités de vêlage. En 2015, 4,5% des mises bas ont été déclarées avec les notes 3 et 4(1), contre 2,1% en 2005.
En Blonde d’Aquitaine, « l’évolution des performances de reproduction montre que tous les signaux sont au rouge » estime le rapport de France Bovins Croissance qui pointe là aussi une détérioration des conditions de vêlage avec un taux de vêlage en note 3 et 4 qui passe de 5,6% à 9,6% et impact le taux de mortalité des veaux. La durée des IVV moyens se dégrade elle aussi et passe de 403 à 411 jours. Autant de mauvais chiffres qui se cumulent pour au final expliquer cette dégradation de 5% de la productivité globale moyenne.
(1) Note 3 : avec aide difficile (assistance de plus d’une personne ou recours à des moyens mécaniques). Note 4 : césarienne.Les vêlages groupés améliorent la productivité
L’analyse globale des résultats des élevages en contrôle de performances aussi permis de démontrer que, quelle que soit la race, regrouper les vêlages sur une courte période est un puissant levier technique pour améliorer la productivité numérique. « Les élevages qui ont la plus forte proportion de vêlages groupés sur 3 mois sont également ceux qui ont les meilleurs IVV et les plus faibles taux de mortalité des veaux », soulignait Philippe Dimon, chiffres à l’appui. Et ce dernier de souligner que les élevages qui obtiennent les meilleurs résultats sont aussi ceux qui réforment au plus tôt les vaches vides ou qui se décalent en optant pour des diagnostics de gestation précoces associés à un taux de primipares suffisant pour réformer sans hésitation toute femelle à problème.