" Je suis fidèle aux Beaucerons "
Dominique Doumesche, éleveur de Limousines en Corrèze, en arrive presque à se demander comment il ferait pour déplacer ses bovins s’il n’avait pas ses fidèles Beaucerons.
Dominique Doumesche, éleveur de Limousines en Corrèze, en arrive presque à se demander comment il ferait pour déplacer ses bovins s’il n’avait pas ses fidèles Beaucerons.
« Je me suis installé en 1983 et, depuis, j’ai toujours eu des chiens pour me faciliter le travail, explique Dominique Doumesche, éleveur à Monceaux-sur-Dordogne dans le sud de la Corrèze. J’ai commencé par un batard qui, pour autant, ne travaillait pas si mal que cela. Puis j’ai enchaîné sur un Beauceron. Et depuis 2000, il n’y a eu que des chiens de cette race à la maison. »
Seul à travailler sur son exploitation avec un troupeau de soixante mères limousines, Dominique Doumesche reconnaît bien volontiers que les chiens de troupeau sont également devenus une de ses passions. Des chiens, il en a d’ailleurs plusieurs. « J’ai actuellement un couple de Beaucerons, deux mâles de 13 mois en cours de dressage et une portée de tout jeunes chiots. Je trouve les Beaucerons globalement plus tranquilles que les Border Collie. C’est ce que j’apprécie tout particulièrement en eux. » Les deux races travaillent différemment. Le périmètre de sécurité d’un Beauceron est souvent un peu plus réduit. Contrairement aux Border, ce sont davantage des « conducteurs » de troupeaux que des « rassembleurs ».
Le courant passe bien
S’il est un inconditionnel du Berger de Beauce, Dominique Doumesche reconnaît toutes les aptitudes des Border Collie. Mais il souligne avant tout que, au-delà du choix d’une race plus que d’une autre, l’important est d’abord d’opter pour un chiot issu d’une lignée qui travaille. Et sur ce volet, même si le choix est forcément moins vaste avec les Beaucerons qu’avec les Border Collie compte tenu de leurs effectifs plus limités, il est tout à fait possible de trouver des chiens à la fois beaux — dans la mesure où ils respectent bien les critères du standard de la race — , mais également potentiellement bons, car issus de bonnes souches qui travaillent. Guess, 6 ans, et Magic, son fils de 13 mois, en apportent la démonstration. « J’aime travailler avec eux. Je pense qu’ils le ressentent. Le courant passe bien avec mes chiens. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas. Mais ce sont d’abord des chiens de travail. Les relations que l’on a avec eux n’ont pas grand-chose à voir avec celles que l’on peut avoir avec un chien de garde, de chasse ou de compagnie. »
Les Limousines de Dominique Doumesche sont conduites en pâturage tournant et une partie de ses lots sont hivernés en plein air. « Mes chiens me servent donc tous les jours. Dès que je vais voir mes bovins, j’en ai toujours au moins un avec moi. De toute façon je ne pourrais plus travailler sans chiens. Ils sont attachés près de la maison lorsqu’ils ne travaillent pas mais je les détache tous les jours. Il m’arrive d’en faire travailler deux ensemble, mais il faut pour cela qu’ils soient tous les deux très bien dressés. "
Vice-président de l'Association corrézienne d'utilisateurs de chiens de troupeaux, Dominique Doumesche participe régulièrement aux formations organisées dans le département. « C’est l’occasion de voir du monde, de discuter entre nous. Cela offre également la possibilité de venir travailler avec de jeunes chiens dans un autre contexte que celui de l’exploitation. » Lors d’une séance organisée début décembre sur des agnelles limousines de l’élevage Nard, à Vitrac sous Mortane, Magic et Guess ont pu se mesurer à des ovins. Une formalité pour un chien expérimenté. Une nouvelle expérience pour Magic. « À 13 mois, il est forcément fougueux, mais il devrait être un bon élément une fois qu’il aura pris du métier ! »