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« J’ai fait intervenir un ergonome pour ma fabrique d’aliment à la ferme »

Frédéric Pelisse, éleveur laitier en Haute-Loire, devait trouver l’été dernier une solution urgente pour stocker ses céréales qu’il broie et distribue au troupeau. La MSA d’Auvergne lui a proposé un accompagnement de son projet.

Nadège Charreyre-Mallet, conseillère en prévention des risques professionnels de la MSA d’Auvergne, Joffrey Beaujouan, ergonome, et Frédéric Pelisse, éleveur. « J’ai pris le temps de réfléchir à ce projet, témoigne ce dernier. Ce temps sera très largement retrouvé et forcément cela représentera des économies d’argent aussi. »
© S. Bourgeois

En Auvergne, les éleveurs ont, via la MSA, accès à l’intervention couplée d’un ergonome du travail, dans le cadre d’une convention avec l’université d’Auvergne, et d’un conseiller prévention des risques professionnels. Le coût de l’accompagnement est pris en charge par la MSA et l’éleveur règle les frais de déplacements.

« J’ai trouvé une solution temporaire de stockage des céréales à la coopérative, et j’ai pris le temps de réfléchir à ce projet. Ce temps sera très largement retrouvé et, forcément, cela représentera aussi des économies d’argent » a témoigné Frédéric Pelisse, lors d’une conférence au Sommet de l’élevage. L’apport est complémentaire à celui d’un conseiller bâtiment ou alimentation pour ce type de projet. À l’issue, Frédéric Pelisse ne sera plus obligé de monter sur une échelle à cinq mètres du sol, ni de passer entre deux planches avec des fils électriques qui passent en plusieurs endroits pour préparer ses céréales, ni de pousser une brouette, ni de respirer de la poussière... C’est le principe même de l’ergonomie : par exemple, chercher à mettre en place une machine qui ne fait pas beaucoup de bruit  - prévention primaire - plutôt que de prévoir un casque et des bouchons d’oreilles. Le premier temps est un état des lieux, le deuxième temps est une définition des besoins et l’orientation du projet. Toutes les interventions humaines ont été recensées. Il y en a soixante-dix, de la réception du grain au remplissage de la mélangeuse. Ensuite, des simulations, à l’échelle 1, sont faites pour vérifier l’implantation des installations et leur bonne fonctionnalité.

Importance de la prévention primaire

Le démarrage sera ensuite accompagné ; il y a toujours des réglages à faire à ce moment-là. « L’éleveur est le pilote du projet, et il n’y a pas de jugement sur ses choix de travail », remarque Frédéric Pelisse. Il apprécie aussi la position que cette démarche lui procure dans l’approche des fournisseurs. « Je leur présenterai un cahier des charges, et cela me permettra d’étudier leurs devis plus facilement. » Le projet est devenu à ce stade beaucoup plus large que ce que l’éleveur envisageait. Il s’agit de reloger les génisses dans le bâtiment principal sans le déconstruire, dans un délai de deux ou trois ans. Au total, l’accompagnement représentera six ou sept rencontres sur une matinée chacune. Il peut s’agir d’un projet d’investissement ou d’un projet de transformation du travail, sans a priori d’achat de matériel. Il est nécessaire de prendre contact avec la MSA le plus tôt possible, dès l’instant où le projet est décidé, et surtout avant le dépôt d’éventuels permis de construire.

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