Entrepreneur et éleveur multicasquette


L’optimisation économique est au centre des préoccupations de cet engraisseur et éleveur laitier qui souhaite rester anonyme. Cet entrepreneur multicasquette exerce son activité à Binéfar, haut lieu de l’élevage intensif (porcs et bovins) d’Aragon, avec son abattoir, ses fabricants d’aliment et d’équipements d’élevage, ses constructeurs de bâtiments… Tout autour des terres cultivées, ponctuées de lacs d’irrigation et un foncier qui se négocie entre 20 000 et 30 000 euros par hectare ! Notre interlocuteur est à la fois engraisseur et producteur de lait. Il est également à la tête d’une entreprise qui œuvre dans tous les domaines proches de l’élevage bovin et porcin (aliments et conseil en nutrition, construction, matériel…). Avec le nouveau bâtiment qu’il finit de construire, il détiendra 1 400 places d’engraissement. Le nombre nécessaire pour optimiser le travail de ses deux salariés, dit-il. L’optimisation économique est, chez lui aussi, le maître mot. Il engraisse des broutards français (principalement Limousins) et des veaux Holstein (français et espagnols). Les premiers arrivent autour de 225 kilos et sont abattus vers 550-560 kilos, à destination de l’Italie. Ils sont engraissés sur un cycle de huit mois à huit mois et demi. Ils sont pesés tous les deux mois et demi pour contrôler leur GMQ. « Je cherche des croissances de 1,8 kilo par jour. S’ils sont à 1,7, je ne suis pas satisfait. » Ceux qui ne font pas les performances voulues sont traités si nécessaire ou supplémentés avec des levures. Les veaux laitiers français et espagnols, achetés prêts à engraisser, sont abattus, respectivement, à 400 et 450 kilos, entre 12 et 14 mois. La ration, distribuée à la mélangeuse, est à base d’ensilage de maïs (4 kg/veau/jour), de maïs grain humide (4 kg), de drêche de brasserie (4 kg), d’aliment concentré (3 kg) et de paille (300 grammes).
Bâtiments ouverts et litière compostée
Les nouveaux bâtiments — le premier en service depuis trois ans, le second en cours de construction — sont réduits à leur plus simple expression mais parfaitement adaptés au climat local : une simple toiture monopente ouverte aux quatre vents. Le coût de revient du premier bâtiment est de 700 euros par place. « Le second coûtera moins cher parce que les infrastructures (eau…) sont déjà financées », explique l’engraisseur. L’eau d’abreuvement est récupérée sur la toiture et traitée au chlore. L’installation permet d’administrer des médicaments dans l’eau de boisson.
Les animaux sont logés sur litière compostée. "Une technique vue en Israël", précise l’engraisseur. Le fumier est mélangé deux fois par semaine avec un matériel à griffe type canadien. Ainsi aéré, il poursuit son processus de compostage. Une partie du fumier est enlevée une fois par an, juste avant le semis du maïs. Une pelle ouvre un chemin sur une largeur de 2,50 mètres. Le reste est mélangé et étalé sur toute la surface. De petits apports de sciure sont effectués en hiver lorsque la litière est plus humide. Une technique qui procure un gain de temps important.