Elections européennes : Interbev publie une lettre ouverte
Dans une lettre ouverte adressée aux institutions européennes le 13 mai 2019, Interbev exprime la demande des professionnels de la filière élevage et viandes françaises pour un cap clair et cohérent.
Dans une lettre ouverte adressée aux institutions européennes le 13 mai 2019, Interbev exprime la demande des professionnels de la filière élevage et viandes françaises pour un cap clair et cohérent.
"Nous sommes des européens convaincus, mais nous sommes, aussi, des européens inquiets" alerte Dominique Langlois, président d'Interbev, dans la lettre ouverte adressée aux institutions européennes le 13 mai 2019. Il met en cause les signaux négatifs envoyés récemment concernant l'accord avec le Mercosur ou des négociations commerciales avec les Etats-Unis, ainsi que la stigmatisation de la consommation de viandes rouges dans la communication sur le Climat.
"Nous vivons l’Europe chaque jour, dans nos exploitations et nos entreprises, quand nous travaillons, dans le respect des orientations de la Politique Agricole Commune et des règlementations, à produire des viandes de qualité au sein de systèmes intégrant pleinement les grands enjeux de société" entame Dominique Langlois.
Le président d'Interbev évoque les démarches d'amélioration des pratiques d'élevage, de transport et d'abattage, d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre des activités, le renforcement de la contribution positive à la lutte contre le changement climatique grâce aux 13 millions d’hectares de prairies que seuls nos herbivores sont en mesure de valoriser. La préservation de la biodiversité et l’animation de nos territoires sont aussi cités.
"Nous voyons l'Europe dans le système de traçabilité de nos produits – le plus performant au monde – que nous souhaiterions voir, encore, renforcé. Nous la pratiquons dans le travail collaboratif et les échanges commerciaux que nous entretenons avec nos différents partenaires de l’Union. Nous l’incarnons quand nous exportons nos productions sur des marchés sur lesquels est, largement, reconnue l’excellence de notre alimentation."
"Mais la Commission européenne semble plus déterminée à conclure un accord avec le Mercosur ou relancer des négociations commerciales avec les Etats-Unis - quitte à proposer aux citoyens toujours plus de viandes ne répondant pas aux normes environnementales, sanitaires et de bien-être que nous nous imposons à nous-même -, qu’à protéger la santé des consommateurs et la pérennité de nos activités ? "
"Comment comprendre la stratégie de l’Europe sur le plan de la souveraineté alimentaire qui, alors qu’elle devrait donner à ses filières les moyens de produire, transformer et commercialiser localement, préfère les soumettre à une concurrence internationale déloyale en important des volumes de viandes qui ne répondent pourtant à aucune demande ?"
"Comment ne pas regretter que la Commission européenne fasse le choix, dans sa communication sur le Climat, de stigmatiser la consommation de viandes rouges en demandant à tous les citoyens de la diminuer... alors que nous faisons, en France, celui de nous engager, en concertation avec les associations de protection de l’environnement, de protection animale et les professionnels de santé, en faveur du « manger mieux » et d’un nouveau modèle de consommation raisonnable et raisonné, permettant de favoriser ces systèmes d’élevage durables, ancrés sur leurs territoires, familiaux et herbagers ? Des systèmes à l’opposé de ceux produisant les viandes que l’UE souhaite importer !"
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