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Réunis en congrès à Angers
Commerçants et industriels face à la difficile conjoncture

Pour le congrès réuni de la FFCB et de la FNICGV à ANgers, fièvre catarrhale et "choc pétrolier" ont animé les débats sur fond de bilan de santé de la PAC.

La hausse des carburants a augmenté fortement le coût de transport des animaux.
La hausse des carburants a augmenté fortement le coût de transport des animaux.
© P. Cronenberger

La conjoncture est difficile et éclipse temporairement les grandes échéances qui se rapprochent pourtant pour la filière avec le bilan de santé de la PAC et les négociations à l’OMC. Les questions pratiques sur la gestion de la lutte contre la FCO n’ont pas manqué d’animer sérieusement les débats avec la représentante du ministre. Les commerçants sont très inquiets du développement possible du sérotype 1 sur le territoire, qui pourrait faire revivre — mais cette fois-ci du sud au nord — ce qui s’est passé pour le sérotype 8 en 2007. « Nous souhaitons renforcer notre collaboration avec la direction générale de l’Alimentation pour travailler en concertation », a expliqué Gérard Poyer, président de la FFCB (Fédération française des commerçants en bestiaux). « Il peut y avoir jusqu’à neuf certificats à faire établir pour un seul camion en fonction de la zone d’origine des animaux, des traitements subis, de leur destination… les documents d’accompagnement représentent de trente à quarante pages », a-t’il pointé.

L’autre sujet d’actualité immédiate était bien le prix des carburants et leurs conséquences à différents niveaux sur l’activité de commerce et d’abattage. « Nous en sommes au troisième ‘choc pétrolier’. Les consommateurs ont dû faire dans l’urgence des choix. Ils ont arbitré et limité leurs dépenses alimentaires, plongeant notre secteur dans une crise dont nous appréhendons mal les effets à moyen terme, tellement le choc a été brutal », a indiqué Dominique Langlois, président de la FNICVG (Fédération nationale de l’industrie et des commerces en gros des viandes). « Le coût des transports a beaucoup augmenté, et nous sommes aussi des transporteurs », a rappelé pour sa part Gérard Poyer, président de la FFCB. Les entreprises de commerce et les industriels du secteur privé ont demandé un soutien en ce sens au ministre des Transports. Les entreprises d’abattage subissent d’autre part la hausse du prix des animaux, + 8 à 15 % depuis le printemps, selon les catégories de bétail excepté le veau, la hausse du coût de la main-d’oeuvre, et une pression « sans précédent » sur les prix de la distribution qui entraînent certaines entreprises à vendre à perte, et peut mettre en danger la pérennité des PME en premier lieu.

Faire évoluer l'organisation des entreprises

L’organisation des entreprises apparaît plus que jamais une voie de progrès.« De la réussite de ce mouvement dépendra le maintien d’une concurrence, d’une compétitivité et d’une activité économique rurale indispensable à notre territoire », a expliqué Gérard Poyer, qui a sollicité auprès du représentant du ministre des aides, par exemple sous forme de prêts bonifiés, pour les entreprises qui fusionnent, mettent en commun, se restructurent… Les mouvements en ce sens ont déjà commencé sur le terrain et pourraient amener d’autres à y réfléchir. Sur ce sujet, le plan stratégique des industriels, ouvert aux secteurs coopératif et privé et lancé officiellement l’an dernier, a rencontré le succès escompté, « y compris dans la mise en commun de moyens industriels entre entreprises concurrentes. » « Chaque jour, nous recevons de nouveaux projets aussi intéressants les uns que les autres », commente Dominique Langlois.

Les difficultés du secteur coopératif

Dans son discours de clôture, Gérard Poyer, président de la FFCB, a évoqué les derniers événements économiques qui touchent le secteur coopératif. « Cette situation n’est bonne pour personne. Quand un grand groupe est en difficulté, c’est l’ensemble des acteurs qui est touché et fragilisé. Pour autant, les règles de gérance doivent s’appliquer et l’Etat se doit de garantir une équité, car il est le garant d’une concurrence réelle à tous les niveaux de la filière qui se révèle particulièrement importante pour le commerce des animaux vivants. » A aussi été évoquée l’attachement des industriels et des commerçants à l’interprofession et le sujet de l’évolution programmée de ses contours et de son fonctionnement. « Nous réaffirmons notre implication dans l’interprofession et nous nous félicitons du travail et des résultats du président et de ses équipes. Ceci nous renforce dans la conviction que l’interprofession ne doit pas être impliquée financièrement dans la gestion de crise », a expliqué Gérard Poyer. « L’état doit garder ses prérogatives et ses responsabilités en la matière. » Dominique Langlois, président de la FNICGV, regrette le manque de volonté des acteurs de l’interprofession. « Nous avons initié une réflexion avec la FNB. La contractualisation avec notre amont va devenir un élément central de la politique de l’élevage, faute de quoi nous ne résisterons pas à l’ouverture de nos marchés. » Son approche de la contractualisation demeure ouverte et attachée au maintien d’un tissu d’entreprises privées partenaires et concurrentes des coopératives.

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