Bovins allaitants : Charolais Univers lance le premier index sur la fertilité des femelles
L’union de coopératives Charolais Univers a annoncé, dans un communiqué paru le 19 septembre, avoir enrichi son catalogue de semences de taureaux d’un nouvel index sur la fertilité des femelles, « une première en France dans une race allaitante ». Sébastien Clairand, le directeur de la structure, retrace le travail mené avec le réseau d’élevage pour aboutir à la sortie de cet index inédit, calculé avec la méthode Single Step.
L’union de coopératives Charolais Univers a annoncé, dans un communiqué paru le 19 septembre, avoir enrichi son catalogue de semences de taureaux d’un nouvel index sur la fertilité des femelles, « une première en France dans une race allaitante ». Sébastien Clairand, le directeur de la structure, retrace le travail mené avec le réseau d’élevage pour aboutir à la sortie de cet index inédit, calculé avec la méthode Single Step.
« Pour la première fois en France, les éleveurs pourront choisir un taureau en connaissant le potentiel de réussite à l’insémination de ses filles », révèle Charolais Univers dans un communiqué diffusé à l’occasion du Space 2024.
Ce nouvel index sur la fertilité des femelles sera disponible pour 80 % des taureaux présents dans le nouveau catalogue 2024-2025. Grande nouveauté, il a été calculé avec la méthode Single Step (lire l’encadré ci-dessous).
Basé sur l’analyse de 200 000 inséminations, l’index résulte de « la synthèse de la réussite à l’insémination chez les vaches pour 70 % et chez les génisses pour 30 % ». Il s’exprime selon une base 100 correspondant à un taux de réussite de 61 %. « Une augmentation de cinq points de réussite à l’insémination fait gagner, en moyenne, 2,5 jours sur l’âge au premier vêlage chez les génisses et 2,5 jours d’intervalle vêlage-vêlage chez les vaches », soit un gain de 9 euros par femelle et par an, selon Charolais univers.
Le lancement de cet index est en grande partie le « fruit du travail de notre réseau d’élevage Ferti38 qui regroupe quinze éleveurs du noyau de sélection », évoque Sébastien Clairand, directeur de Charolais Univers. Dans le cadre de ce programme lancé en 2018, toutes les vaches et génisses ont été équipées de colliers de monitoring. Également, l’ensemble des femelles présentes, incluant les génisses de renouvellement, sont génotypées.
« Mieux connaitre le niveau génétique de notre parc femelle »
Le caractère sur la fertilité des femelles étant très peu héritable (1 % seulement d’effets génétiques directs), « nous avons dû collecter de nombreux phénotypes pour aboutir à un index fiable (2) », explique Sébastien Clairand. En plus des données collectées auprès du réseau d’élevage Ferti38, Charolais Univers s’est appuyé sur les performances de reproduction de 250 élevages « qui font partie du noyau créateur de génétique » au cours des six dernières années pour consolider les résultats.
« De plus en plus d’éleveurs font le choix de fenêtres de reproduction groupées, allant de six à douze semaines, indique le directeur de Charolais Univers. Ils aspirent à mieux maîtriser cette période pour alléger leur charge de travail et indirectement, améliorer leur qualité de vie. » Pour Sébastien Clairand, bien que la part de génétique soit faible, ce nouvel index donne des clés techniques aux éleveurs pour écarter les lignées à fertilité plus faible.
À l’avenir, l’union de coopératives aimerait aboutir à un index global « REPRO » pour gagner en simplicité de lecture et en praticité pour les éleveurs. « Nous espérons que les colliers de monitoring vont se démocratiser au sein des élevages allaitants et ainsi contribuer à étoffer notre jeu de données », reprend-il.
« Le but est de mieux connaître le niveau génétique de notre parc femelle et d’arbitrer au plus juste les accouplements qui se feront désormais en appui des résultats génomiques », poursuit Sébastien Clairand.
Dans la poursuite de cet objectif, Charolais Univers prend en charge pour « les éleveurs créateurs du noyau de sélection qui acceptent de génotyper 50 % de leur cohorte femelle » la moitié de chaque génotypage femelle, ce qui correspond à une accompagnement financier de 20 euros.
Qu’est-ce que la méthode Single Step ?
En 2022, une nouvelle méthode pour l’évaluation génétique des bovins a vu le jour. Elle permet d’exploiter la totalité des données de généalogie et de performances mais également le génotypage d’un animal en une seule étape. Intitulée Single Step, cette méthode a été développée par Inrae et l’UMT eBIS dans le cadre du projet UniGéno. Elle permet d’améliorer significativement la fiabilité des évaluations mais aussi de simplifier la comparaison des animaux entre eux car un seul index est établi pour chaque caractère qui intéresse les éleveurs. Son déploiement sera effectif au cours de l’année 2025 pour les races allaitantes.
Le saviez-vous ?
En 2022, l’union des coopératives Charolais Univers avait sorti un index sur la précocité sexuelle, en appui des travaux conduits avec le réseau d’élevage Ferti38. Cet index est désormais disponible pour 80 % de l’offre du catalogue, soit 42 taureaux au total. « Cet index encourage les éleveurs à faire plus attention dans les plans d’accouplement et il leur permet d'éviter de cumuler les lignées tardives », rapporte Sébastien Clairand, le directeur de la structure.