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Bovinéo : « La segmentation du marché des jeunes bovins est porteuse »

Bovinéo pense que le marché des jeunes bovins va continuer à se segmenter, et la volonté de l’organisation de producteurs vendéenne est d’accompagner les éleveurs dans cette évolution.

« Nous pensons que le marché des jeunes bovins va continuer à se segmenter et notre volonté est d’accompagner les éleveurs dans cette voie », explique Nicolas Picard, directeur de Bovinéo.
« Nous pensons que le marché des jeunes bovins va continuer à se segmenter et notre volonté est d’accompagner les éleveurs dans cette voie », explique Nicolas Picard, directeur de Bovinéo.
© S. Bourgeois/Archives

Sur l’année 2020, l’organisation de producteurs vendéenne Bovinéo a commercialisé 32 000 jeunes bovins. Les volumes sont orientés à la baisse : en deux campagnes, la structure a perdu 5 000 têtes. « Vingt-cinq pour cent de nos adhérents naisseurs engraisseurs sont devenus naisseurs, explique Nicolas Picard, directeur de Bovinéo. Chez les engraisseurs spécialisés en revanche, l’activité est assez stable dans le temps. Les arrêts d’activité pour départ en retraite sont compensés par l’entrée en activité de nouveaux investisseurs, qui démarrent avec 200 à 300 places d’engraissement. Et certains engraisseurs spécialisés déjà en place augmentent leur capacité de 200 places. »

 

Nicolas Picard, directeur de Bovinéo. © Bovinéo
Pourquoi cette diminution d’activité chez les naisseurs engraisseurs ? « L’engraissement de jeunes bovins exige un système fourrager stable, cite en premier lieu Nicolas Picard. Il doit permettre de ne pas être en manque de fourrages une année sur deux – manque qu’il faut compenser par des achats coûteux. » Pour Bovinéo, la clé est de bien calibrer l’atelier d’engraissement. La bonne démarche est de définir quels fourrages il est possible de produire de façon durable, et d’en déduire quel type et quel nombre de jeunes bovins il est possible d’engraisser.

 

Un autre frein identifié par Bovinéo est lié à la main-d’œuvre. « Le problème n’est pas vraiment le temps de travail, mais plutôt la charge mentale que représente de mener une production en parallèle des vaches allaitantes ou laitières. Un certain nombre d’éleveurs recherchent une simplification de leur système », constate Nicolas Picard.

L’autre problématique n’est pas nouvelle. Engraisser des jeunes bovins demeure un risque marché. « Personne n’est capable de donner la tendance de marché un an à l’avance. L’arrêt de l’engraissement peut être provoqué par la conjoncture », observe Nicolas Picard.

Bovinéo est depuis longtemps acteur pour la sécurisation de l’engraissement des jeunes bovins. Actuellement, 25 % des animaux d’engraissement – jeunes bovins et génisses – sont soit contractualisés avec le distributeur de la viande avec un prix de sortie défini, soit avec un engagement sur la marge (par une mécanique d’encadrement du prix de sortie) par l’organisation de producteurs. « Il y a trois ans, ceci concernant 15 % des animaux », présente Nicolas Picard. De nouveaux contrats attractifs portés par l’aval ont été développés. Et aussi, comme ce sont surtout des producteurs de jeunes bovins « classiques », sans engagement de filière, qui ont réduit leur activité depuis trois ans, la proportion des animaux sous contrat a mécaniquement progressé.

« Nous pensons que le marché des jeunes bovins va continuer à se segmenter, et notre volonté est d’accompagner les éleveurs dans cette voie », explique Nicolas Picard. C’est pour le moins une piste pour sortir de la mécanique descendante du marché.

Beter Leven et Prim’herbe : deux filières dynamiques

Deux filières sont particulièrement dynamiques en ce moment. Bovinéo propose à ses adhérents depuis un peu plus d’un an, comme d’autres organisations de producteurs, des contrats sous cahier des charges Beter Leven. Ce cahier des charges d’origine néerlandaise, axé sur le bien-être animal, concerne des jeunes bovins lourds de race Blonde d’Aquitaine et Limousine. Le prix d’achat des animaux est garanti sur deux ans. « Nous avons déjà trente élevages qualifiés qui sortent 1 500 jeunes bovins par an », précise Nicolas Picard.

L’autre dossier attractif est celui des génisses Prim’herbe. « Cette filière concerne 2 000 places. Elle permet de diversifier le marché pour les engraisseurs. »

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