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Boiteries : Avoir plusieurs cordes à son arc pour lutter contre la dermatite digitale

Le pédiluve est loin d’être la seule mesure mise en place par Mathieu Canon. Face à cette maladie très contagieuse et multifactorielle, l’éleveur insiste sur la maîtrise des facteurs de risque et la constance dans les moyens de lutte.

Boiteries en bovins viande : Avoir plusieurs cordes à son arc
Mathieu Canon, naisseur engraisseur dans l'Aisne (à gauche), avec Christian Guibier, conseiller viande bovine à la chambre d'agriculture de l'Aisne.
© L. Pouchard

Le pédiluve en béton s’insère dans une série de mesures déployées par l’éleveur dès lors où la dermatite digitale a été décelée sur son élevage.

Réduction des effectifs bovins

En plus de mettre à l’arrêt (temporaire) son atelier d’engraissement de taurillons, Mathieu Canon est passé de 90 vêlages à 75 vêlages, pour éviter toute surdensité dans les bâtiments en période hivernale.

Intervention du pédicure

La totalité des vaches et génisses sont parées avant les vêlages au début du mois d’avril. Le pédicure bovin fait une seconde tournée la première quinzaine de juillet et passe systématiquement en revue les taureaux avant la mise à la reproduction au 15 août. Il revient en novembre avant la rentrée en bâtiment pour soigner les quelques cas à problème.

Assèchement des litières

Au moment du curage annuel et du re paillage, Mathieu Canon épand un produit asséchant dans les cases et tous les animaux font un passage obligatoire au pédiluve avant la rentrée en bâtiment. Aussi, pour éviter la montée en température et la fermentation des litières, Mathieu Canon préfère pailler moins en volumes mais plus souvent (tous les jours).

Une ration sécurisante et une immunité boostée

Pour amener ses bovins d’engraissement jusqu’au bout de la finition, Mathieu Canon mise désormais sur une alimentation sécurisante. Ses vaches de réforme valorisées en Label rouge reçoivent par exemple comme ration journalière 32 kg de maïs ensilage, 0,8 kg de mélasse et de minéraux, 2 kg de drèche de blé et 2 kg de concentrés protéiques. L’éleveur veille également à renforcer l’immunité de son troupeau : un mois avant vêlage, toutes ses femelles se voient administrer un bolus d’oligoéléments. Par ailleurs, Mathieu Canon prête d’autant plus attention à la quantité et à la qualité de l’eau distribuée dans ses abreuvoirs.

Un environnement sain

La présence de silex dans les parcelles de pâture peut être à l’origine de blessures, qui sont une porte d’entrée à la Mortellaro », indique l’éleveur, qui a redoublé de vigilance pour éviter que son troupeau ne se retrouve en contact avec des zones abrasives.

Une cage de parage à demeure

L’éleveur compte investir dans une cage de parage, l’objectif étant de l’avoir toujours prête à l’emploi pour intervenir efficacement et à tout moment sur son troupeau.

Lire aussi | Choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

Attention aux sources de contamination extérieures

Riche de ses expériences passées, Mathieu Canon ne compte plus acheter un seul animal à l’extérieur sans que la santé de ses pieds ait été contrôlée au préalable. Il est également très rigoureux sur l’hygiène sanitaire, lors de la venue d’intervenants extérieurs. Ces derniers sont invités systématiquement à nettoyer et désinfecter leurs équipements et matériel.

Lire aussi | « J’ai construit un pédiluve en béton pour lutter contre la maladie de Mortellaro »

Lire aussi | Attention à ne pas acheter « la Mortellaro » par les taureaux

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