Agroforesterie : créer des oasis au pâturage
Jean-Christophe Lacombe, éleveur de vaches aubracs à Flagnac en Aveyron, pratique l’agroforesterie pour, entre autres, améliorer le confort de ses animaux au pâturage.
Jean-Christophe Lacombe, éleveur de vaches aubracs à Flagnac en Aveyron, pratique l’agroforesterie pour, entre autres, améliorer le confort de ses animaux au pâturage.
Jean-Christophe Lacombe élève 60 vaches, sur 80 hectares de SAU, et produit des veaux broutards et en label veau sous la mère. Son exploitation est en reboisement depuis plus de quinze ans. « En 2007, mon père a planté 350 mètres de haies, grâce à un financement CTE, à l’époque surtout pour lutter contre l’érosion. Entre 2017 et 2021, j’ai implanté 188 arbres dans 5,5 hectares cultivés, à proximité des bâtiments, aujourd’hui dédiés à l’herbe, fauchée et pâturée. J’ai installé diverses essences : des peupliers, chênes et frênes, pour le drainage du sol, ainsi que des merisiers, des tilleuls, des aulnes et des érables », explique-t-il.
L’arbre est un climatiseur naturel
En 2022, l’éleveur a investi dans 1,5 kilomètre de haies, qui redécoupent des parcelles et vont prochainement porter de nouveaux arbres. « J’envisage de planter un peu tous les ans. La lutte contre le rayonnement du soleil est une priorité pour la santé de mes animaux. Je m’aperçois aussi que l’herbe est en bien meilleur état à proximité des arbres et des haies. Ils créent des oasis avec un microclimat favorable en temps de canicule. L’arbre agit comme un climatiseur ! », rapporte l’exploitant. Jean-Christophe Lacombe mentionne d’autres avantages, comme la lutte contre l’érosion, l’amélioration de la circulation de l’eau, la création d’humus et de mycorhizes, ou encore le stockage du carbone. « Les haies peuvent aussi être exploitées pour faire des copeaux qui serviront de litière aux vaches. »
Plus d’avantages que de contraintes
Côté main-d’œuvre, il estime la plantation assez peu contraignante. « Pour planter 80 arbres, il faut compter une petite semaine de travail. Ce qui prend le plus de temps c’est la clôture, indispensable pour protéger les plants des animaux. » Côté financier, l’éleveur a bénéficié d’aides régionales et départementales qui ont pris en charge 80 % du coût total, à savoir les plants, le paillage, le matériel de clôture, la main-d’œuvre et le suivi technique. « Je suis accompagné par l’association Arbres haies paysages d’Aveyron (1), pour le montage technique et financier du projet. Elle intervient dans le choix du nombre d’arbres, des essences et de leur emplacement, en fonction du type de sol. Elle effectue aussi un suivi pendant trois ans après la plantation, pour encadrer la taille des arbres. » Hors subvention, le coût de revient de la plantation a été estimé à 1 000 euros par hectare. « C’est vraiment peu onéreux compte tenu des bénéfices sur les décennies à venir ! »