L’agriculture biologique réduit le nombre de pesticides dans le sang
Une récente étude du CNRS montre que les pesticides sont moins présents dans le sang des poussins de busard cendré vivant dans des milieux où l’agriculture biologique est plus importante.
Une récente étude du CNRS montre que les pesticides sont moins présents dans le sang des poussins de busard cendré vivant dans des milieux où l’agriculture biologique est plus importante.
Des chercheurs du CNRS, des universités de La Rochelle, de Bourgogne et de Strasbourg ont étudié les effets de l’agriculture biologique sur les poussins de busard cendré, un rapace qui installe son nid au sol des cultures de céréales, révèle le CNRS dans un communiqué, une étude publiée dans la revue Science of the total environnement et menée dans la zone atelier Plaine et Val de Sèvre du CNRS, dans le Sud-ouest de la France.
Les chercheurs ont prélevé des échantillons sanguins chez des poussins ayant grandi dans ces cultures et ont recherché plus d’une centaine de composés parmi les herbicides, fongicides, insecticides, synergiste et phytoprotecteur. Ils ont détecté 28 de ces composés, parfois à forte concentration, dont dix molécules interdites en France au moment de l’échantillonnage.
Une forte variabilité de la contamination
Un des constats est la forte variabilité des contaminations aux pesticides retrouvée au sein des nids : les différences sont aussi différentes au sein d’un même nid qu’entre plusieurs nids différents. Aucun marqueur n’explique le phénomène : ni le sexe des poussins, ni leur range d’éclosion.
Une constante : l’agriculture biologique
En revanche, ce qui est apparu plus clairement aux chercheurs, c'est le nombre plus réduit de pesticides retrouvé dans le sang de poussins à mesure inverse que le pourcentage d’agriculture biologique était élevé.
Leur nombre passait « de 16 molécules à 4 maximum quand le pourcentage de surfaces en AB augmente de 0 à 19%, à 300 mètres autour du nid ».
Une des conséquences de la réduction du nombre de molécules est l’atténuation du risque de toxicité lié à l’interaction entre les molécules, l’effet cocktail.
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Pour les chercheurs, l’agriculture biologique montre des effets positifs pour la santé des poussins de busard cendré et apparaît donc « comme un levier potentiel de réduction du risque d’exposition à des composés multiples ». Dans une vision « One health », qui relie l’environnement, la faune, la flore et la santé humaine, ces poussins « pourraient être des bio-sentinelles de l’agroécosystème local actuel dont fait partie l’Homme ».