Bien raisonner la vaccination SDRP
Arme essentielle dans la lutte contre le SDRP, la vaccination doit s’inscrire dans une stratégie globale de maîtrise de la maladie. Scientifiques et vétérinaires de terrain affinent les connaissances et les recommandations dans ce domaine d’importance majeure pour la filière.
Il y a dix ans, le premier vaccin contre le SDRP, lancé par MSD, obtenait son autorisation en France. Depuis, d’autres laboratoires ont lancé leur produit, et les vétérinaires et éleveurs disposent aujourd’hui d’une panoplie de vaccins pour les truies et, plus récemment, pour les porcelets.
Pour autant, la vaccination contre le SDRP continue à susciter des interrogations : Quelle est sa réelle efficacité ? Quels animaux doit-on vacciner ? Quand ?
Les épidémiologistes et virologues de l’Anses Ploufragan sont particulièrement mobilisés sur le sujet. L’année passée, ils ont publié les résultats d’essais de vaccination sur des animaux EOPS réalisés à la station de Ploufragan, essais qui montraient sans ambiguïté l’efficacité de la vaccination sur la protection de ces porcelets. La question qui se posait alors était de comprendre pourquoi les résultats n’étaient pas toujours aussi concluants en élevage de production. Les travaux menés cette année par la même équipe de chercheurs, en conditions de terrain démontrent que les anticorps d’origine maternelle interfèrent sur la réponse immune de la vaccination des porcelets. Les résultats qui seront bientôt publiés permettent donc d’expliquer en partie pourquoi, en élevage, l’effet du vaccin sur le portage du virus et sa propagation, n’est pas aussi important qu’en station. Voici donc une explication. Mais elle n’est pas la seule et les chercheurs vont poursuivre leurs travaux pour mieux comprendre toutes les interactions possibles entre les multiples aspects de la conduite d’élevage et la circulation du virus.
Par ailleurs, les vétérinaires s’accordent sur le fait que la vaccination contre le SDRP peut avoir des objectifs différents : protéger cliniquement les animaux ou bien assainir l’élevage. Ce qui conduira à des stratégies différentes. Mais dans tous les cas, la connaissance de la circulation du virus dans l’élevage est un préalable et guidera le vétérinaire dans la construction d’un programme adapté à la situation. Le laboratoire Boehringer entend les accompagner avec la démarche « 5 steps », qui formalise les étapes, de la définition des objectifs jusqu’au contrôle des résultats. Avec une étape particulièrement importante qui porte sur la possibilité de respecter les règles de biosécurité. Une composante essentielle du succès d’un programme vaccinal qui dépendra aussi de nombreux autres paramètres que le laboratoire MSD, fort de dix ans de recul en la matière, a clairement identifiés.
Pour en savoir plus
Voir dossier Réussir Porc de novembre 2015. RP n°231, p. 20 à 29.
Au sommaire :
p. 22 - Les anticorps maternels interfèrent sur la prise vaccinale des porcelets - Anses de Ploufragan
p. 24 - " On peut rester négatif SDRP en Bretagne " - OVS Porc Bretagne.
p. 26 - La démarche 5 steps structure la maîtrise du SDRP - Boehringer Ingelheim
p. 28 - Adapter les protocoles vaccinaux à chaque élevage - Hipra
p. 29 - Tirer les leçons du terrain - MSO santé animale