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Bien choisir sa releveuse palisseuse viticole

Quatre marques se partagent le marché du relevage viticole mécanisé. Voici les avantages et inconvénients de chaque machine.

Si les releveuses palisseuses existent depuis de nombreuses années sur le marché des équipements, l’intérêt pour ces machines devient prégnant. « La main-d’œuvre, notamment qualifiée, devient de plus en plus rare. Réalisé manuellement, le travail de relevage et de palissage est pénible, rébarbatif et de plus en plus boudé », rapportent les constructeurs de releveuses palisseuses. Ces derniers sont de plus en plus questionnés et sollicités pour des démonstrations.

Aujourd’hui, quatre acteurs se partagent le marché des releveuses palisseuses, avec chacune leurs particularités technologiques. La palisseuse de Pellenc s’appuie des fils releveurs métalliques déjà en place. Clemens, Ero et Provitis remplacent ces fils métalliques par des ficelles en nylon à dérouler lors du palissage à attacher à chaque extrémité. Les tracteurs sans cabine sont plus pratiques pour faire cette dernière opération. D’autres déposent la porte de leur tracteur à cabine pour gagner en ergonomie.

Utiliser les fils métalliques évite d’avoir à acheter les ficelles, à s’arrêter à chaque bout de rang, à les ramasser en fin de saison et à les recycler. Laisser les fils en place nécessite cependant de les détendre d’une certaine façon pendant la morte-saison, afin qu’ils soient faciles à reprendre par la machine Pellenc. Ces fils peuvent aussi gêner le travail du sol sous le rang.

Pellenc utilise les fils releveurs

 

 
La releveuse palisseuse Pellenc utilise les fils releveurs métalliques en place.
La releveuse palisseuse Pellenc utilise les fils releveurs métalliques en place. © Pellenc
Avec la palisseuse Pellenc, l’opérateur joue avec le relevage et le pincement de la machine pour glisser les fils derrière les guide-fils. La préhension des sarments s’effectue à l’aide de disques crénelés en matière synthétique à axe vertical, suivis de deux grands disques crénelés à axe horizontal qui relèvent ces sarments. Deux autres disques sur axe horizontal, finissent de pincer la végétation. Depuis la cabine, le chauffeur actionne le rapprochement des fils, puis l’agrafage et la préparation de l’agrafe suivante. Déjà formées, les agrafes en plastique biodégradable sont conditionnées par 1 500. Pellenc propose plusieurs tailles selon la configuration des vignes et l’épaisseur du matelas végétal. Lorsque le viticulteur souhaite réaliser plusieurs relevages dans la saison, le constructeur préconise des agrafes légères pour le premier passage, afin de les arracher et redéposer les fils avant le second passage. En cas d’agrafage inopiné au niveau des piquets, les vérins actionnant l’agrafeuse disposent de sécurité à gaz escamotant le système et protégeant l’agrafeuse.

De DMP Concept à Clemens

 

 
La releveuse palisseuse Clemens utilise des bandes et des agrafes biodégradables.
La releveuse palisseuse Clemens utilise des bandes et des agrafes biodégradables. © Clemens
Clemens a racheté le concept de releveuse à l’Alsacien DMP Concept et commencé sa fabrication depuis quelques mois. La releveuse Easyfix s’appuie sur deux bandes rugueuses qui soulèvent la végétation et la resserrent, avant l’agrafage. En plastique biodégradable, les agrafes, stockées dans un barillet contenant 300 pièces, sont déjà formées et leur mise en place est pilotée depuis la cabine. Contenant jusqu’à quatre bobines de ficelle, la releveuse dispose d’un frein qui pince les ficelles et stoppe le déroulage, afin de les tendre en avançant d’un ou deux mètres, avant de les attacher.

5 000 agrafes sur la releveuse PA 5000

La releveuse palisseuse Provitis embarque 5 000 agrafes métalliques.

Provitis propose une releveuse PA 5000, s’appuyant sur deux bandes rugueuses, montées sur sécurité d’effacement, et des agrafes métalliques (5 000 en stock) formées par deux griffes. Logées dans un dévidoir contenant jusqu’à quatre bobines, les ficelles sont tendues en bout de rang à l’aide d’une pince-étau. En cabine, un boîtier permet de gérer toutes les fonctions de la palisseuse, comme la vitesse de rotation des bandes ou l’agrafage.

Trois modèles chez Ero

 

 
La releveuse palisseuse Ero utilise des vis d'Archimède pour relever.
La releveuse palisseuse Ero utilise des vis d'Archimède pour relever. © Ero
Le constructeur allemand Ero propose trois modèles de releveuses : LH 250, LH 500 et LH 4000. Le chiffre correspond au nombre d’agrafes embarquées. Ces machines s’appuient sur des vis d’Archimède (quatre longueurs de vis selon la configuration des vignobles) complétées en option par des bandes de retenue. L’alimentation en ficelle est réalisée depuis des dévidoirs contenant jusqu’à 20 kg de ficelle (quatre bobines). Depuis la cabine, l’opérateur active le pliage des agrafes métalliques. Les LH 250 et 500 forment l’agrafe en même temps qu’elles lient les deux ficelles. La LH 4000 se distingue avec un double mécanisme, l’agrafe suivante étant préformée en même temps que le pliage et la pose de l’agrafe précédente : cela permet un agrafage plus rapide. L’agrafeuse dispose d’une sécurité par pression la protégeant en cas de pose d’agrafe sur le piquet. Seule l’agrafe sera abîmée. Autre sécurité, l’effacement des vis au cas où celles-ci entreraient en contact avec le sol. Cette même sécurité se déclenche en bout de rang après un ou deux mètres, lorsque l’on continue d’avancer après avoir actionné le pince-fil (déroulage des ficelles bloqué) : l’opérateur s’assure ainsi de la juste tension des ficelles.

Un montage sur tous les tracteurs

D’un poids généralement inférieur à 300 kg, ces releveuses se montent sur la plupart des tracteurs, avec des besoins hydrauliques inférieurs à 20-25 l/min. Toutes peuvent proposer une tête d’écimage pour couper la végétation qui dépasserait trop. La conduite de ces machines demande un peu de dextérité, mais permet d’avaler des hectares à des vitesses allant de 2,5 à 4 km/h selon la configuration des vignes. Le prix des releveuses (à partir de 15 000 à 21 000 euros selon les marques pour la tête seule) est « à mettre en perspective avec les tarifs pratiqués pour du relevage manuel (180 à 200 euros l’hectare), justifie Franck Pompini, de Clemens. Seul ou à plusieurs, l’achat se rentabilise assez vite. »

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