Consommation responsable
Avec la crise, marchés, points de vente direct producteur et enseignes bio davantage plébiscités pour les achats responsables
La crise de la Covid-19 a eu un impact important sur la consommation alimentaire responsable, que ce soit sur la prise de conscience des consommateurs ou sur les lieux d’achat. C’est ce que révèle le Baromètre de la Transition Alimentaire de Max Havelaar France le 24 novembre.
La crise de la Covid-19 a eu un impact important sur la consommation alimentaire responsable, que ce soit sur la prise de conscience des consommateurs ou sur les lieux d’achat. C’est ce que révèle le Baromètre de la Transition Alimentaire de Max Havelaar France le 24 novembre.
La crise a eu un impact important sur la consommation responsable, selon la deuxième édition du Baromètre de la Transition Alimentaire de Max Havelaar France réalisé par OpinionWay* et publié le 24 novembre. Si on constate un désengagement sur certaines catégories (cosmétiques, entretien…), la consommation responsable alimentaire se maintient malgré la crise. 79 % des interviewés (-2 points) déclarent que l’alimentaire est le secteur pour lequel ils privilégient le plus le fait que les produits soient garantis « responsables », soit au moins deux fois plus que les catégories suivantes qui perdent 8 à 9 points : l’hygiène-beauté (42%, - 9 points), les produits d’entretien (-8), l’habillement (-9)…
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Consommer local… mais sans renoncer aux bananes et au quinoa
La crise de la Covid-19 a permis des prises de conscience nouvelles sur la consommation responsable (62 %) et les trois quarts (75 %) ont envie de consommer davantage responsable. Ainsi, 78% des Français se disent favorables à consommer des produits 100 % locaux (+24 % par rapport au premier confinement) mais en parallèle la crise leur a permis de prendre conscience que beaucoup de produits du quotidien sont importés (58 % des sondés). Ainsi, comme dans le premier baromètre une majorité n’est pas prête à se passer de ces produits, notamment du chocolat (73 %), mais aussi de bananes (56 % ; + 1 point), de quinoa (27 % ; + 5 points) ou d’épices (64 % ; +4 points).
Une préférence plus grande pour les marchés, le direct producteur et les enseignes bio
Le plus grand impact de la crise se fait sentir sur les lieux d’achats : si les enseignes généralistes restent le circuit privilégié pour les achats alimentaires responsables, les Français optent de plus en plus pour la proximité et le lien avec les producteurs. Depuis le début de la crise, on observe une forte hausse de la fréquentation des marchés (51 % y font leurs courses, +8 points), du direct producteur (27 % ; +7 points) et des enseignes bio (27% +4 points), plébiscités pour la qualité des produits, la proximité et la diversité de l’offre responsable.
Le vrac boudé et le prix toujours un frein majeur
Pourtant plébiscité à 80 %, les Français ont ralenti sur le vrac, 39 % l’ayant abandonné ou limité à cause de la crise sanitaire. Un tiers lui préfère désormais les produits jetables et les deux tiers le juge trop contraignant, notamment parce que difficile de trouver des magasins le proposant.
La crise renforce cependant les freins des Français à acheter responsable : le prix toujours (frein majeur pour 72 %, +3 points), ce qui devrait se renforcer, puisqu’un Français sur cinq anticipe une hausse de prix des produits responsables). Et pour 70 % des Français, consommer 100 % responsable demande trop d’efforts.
« On voit avec la crise le maintien d’une priorité : l’alimentation ! Même si pour 60% des Français, les enjeux sanitaires ont pris le dessus dans les préoccupations quotidiennes, la consommation alimentaire responsable se maintient dans le choix des produits et, nouveauté, dans une préférence croissante pour les points de vente directs producteurs, les marchés notamment, mais aussi les magasins bio, conclut Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France. Toutes ces évolutions constituent autant d’éléments qu’il faudra suivre dans les prochaines vagues afin de pouvoir déterminer si elles n’ont été qu’une courte anomalie causée par la pandémie ou si elles s’inscrivent dans la durée. »
* Enquête en ligne du 16 au 22 octobre sur 2 034 personnes de 18 ans et plus représentative de la population française. Marge d’incertitude : 0,9 à 2,2 points.