Attaque de loups : des agriculteurs attachent un cadavre de génisse à une sous-préfecture du Doubs
Des agriculteurs en colère ont exposé un cadavre de génisse devant la sous-préfecture de Pontarlier afin de dénoncer l’immobilisme des services de l’Etat en ce qui concerne les attaques de loups.
Des agriculteurs en colère ont exposé un cadavre de génisse devant la sous-préfecture de Pontarlier afin de dénoncer l’immobilisme des services de l’Etat en ce qui concerne les attaques de loups.
Les agriculteurs ont donc voulu choquer les esprits en exposant le 9 novembre le cadavre d’une génisse tuée par des loups devant la sous-préfecture de Pontarlier. Selon la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Doubs, cette action vise à protester contre le refus des services de l’Etat de réaliser des tirs de défense.
Les éleveurs font face depuis des semaines au refus systématique des services pour délivrer des autorisations de tirs de défense
« Les attaques de loups s'enchaînent mais les éleveurs font face depuis des semaines au refus systématique des services de l'Etat de délivrer des autorisations de tirs de défense en dehors de 17 communes » consistant en une zone expérimentale, explique la FDSEA du Doubs.
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Les syndicats menacent de déposer devant la préfecture chaque cadavre de génisse prédatée
Si la préfecture ne s’est pas exprimé pour le moment, Florent Dornier, président de la FDSEA du Doubs, affirme qu’il a été reçu par le directeur adjoint de la Direction départementale des territoires (DDT). Il confie : « Il a bien pris note de l'ensemble des revendication mais n'a pas donné de réponse concrète aux éleveurs ». Ces derniers dénoncent par ailleurs les attaques en justice d'associations de protection de la nature contre les tirs.
Très remontés, les syndicats font savoir qu’ils n’ont pas l’intention d’en rester là puisqu’ils menacent de déposer devant la préfecture « chaque cadavre de génisse prédatée et qui ne bénéficiera pas d’un tir de défense simple devant la sous-préfecture ».
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Vers une évolution du statut du loup ?
Dans le Doubs, alors que cinq loups ont été abattus ces derniers mois, en juin dernier, le tribunal administratif de Besançon avait annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant des tirs contre le loup pour protéger des troupeaux au motif que « le loup est une espèce protégée en vertu du droit européen dont la destruction est en principe interdite ». La loi prévoit toutefois des dérogations pour prévenir des « dommages importants à l'élevage ».
Un statut qui va peut-être être évoluer, puisque l'Union européenne va réclamer lors de la 44e réunion du comité permanent de la convention de Berne du 2 au 6 décembre prochain, la modification de l'état de conservation du loup en le faisant passer des "espèces de faune strictement protégées" aux "espèces de faune protégées".
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Avec Agra Presse