Récolte des céréales
Après l’émotion des incendies de moisson, la réflexion
Les moissons 2019 resteront dans les mémoires comme celles des incendies. A situation de crise, mesure extrême : le 25 juillet dans l’Oise, un arrêté préfectoral a été pris pour arrêter les moissons. La décision a été levée le lendemain. Les agriculteurs, encore sous le coût de l’émotion de ces feux ravageurs, veulent désormais réfléchir aux solutions pour éviter de revivre une telle situation.
Les moissons 2019 resteront dans les mémoires comme celles des incendies. A situation de crise, mesure extrême : le 25 juillet dans l’Oise, un arrêté préfectoral a été pris pour arrêter les moissons. La décision a été levée le lendemain. Les agriculteurs, encore sous le coût de l’émotion de ces feux ravageurs, veulent désormais réfléchir aux solutions pour éviter de revivre une telle situation.
« Les feux se multiplient : coup de chaud sur la moisson », titrait Vincent Motin sur notre site le 18 juillet. Et la situation s'est encore aggravée dans les jours qui ont suivi.
Le risque est accru dans des sols pierreux, cependant « les exploitants ont beau faire preuve de vigilance, lorsque la végétation est sèche comme c'est le cas cette année, l'incendie prend très vite », rappelait il y a quelques semaines Pascal Laignel, expert agricole et foncier, dans le journal l’Agriculteur normand.
C'est dans l'Oise que l'épisode d'incendies lors des moissons a atteint son paroxysme. A tel point que dans le département, un arrêté préfectoral a été pris le 25 juillet pour stopper les moissons. Il faut dire que ce jeudi avait été celui de tous les dangers. Le bilan dressé à 23 h 45 et relaté dans l’Oise agricole aide à comprendre la mesure exceptionnelle. 637 ha sinistrés par les flammes, plus de 300 sapeurs-pompiers mobilisés sur le terrain. Faute de moyens supplémentaires pour arrêter le feu, il fallait arrêter les machines.
L’arrêté préfectoral a été levé le lendemain à 12 h « sous réserve que les agriculteurs mettent en place des moyens mécaniques de déchaumage et qu’ils disposent de réserves d’eau à proximité des espaces moissonnés ». Le samedi 27 juillet, à la demande, la FDSEA de l’Oise organisait une réunion à la mairie de Crocq pour analyser la situation. Agriculteurs et responsables professionnels se sont retrouvés pour discuter des moments d’angoisse vécus par certains agriculteurs, notamment dans le secteur de Blancfossé où la catastrophe a été évitée de peu. L’occasion aussi de remercier les pompiers pour leurs interventions. « Les circonstances étaient dantesques dans le secteur et tous avouent avoir eu très peur », commentait l’Oise agricole le 31 juillet.
Lors de cette rencontre, « Michaël Chevrier, sous-préfet de Clermont, se félicitait que personne ne soit décédé le jeudi et disait bien imaginer ce que cela doit être de voir sa moisson partir en fumée ou de quitter sa maison. Il remerciait les pompiers et les agriculteurs qui ont su faire preuve de solidarité et annonçait que le réchauffement climatique et de ses corollaires que sont la canicule et la sécheresse doivent être pris en compte dans les politiques publiques », indique encore le journal. Un nouveau rendez-vous est fixé pour rassembler les idées. « En septembre, représentants agricoles, services de l’Etat, Météofrance, collectivités locales, gendarmerie, pompiers seront invités à une réunion de réflexion sur ce qu’il conviendra de mettre raisonnablement en place pour éviter de revivre une telle situation, » annonce le journal. « L’objectif est la signature par tous d’un protocole de bonnes pratiques avant la prochaine moisson. »
En attendant, l’heure est aux déclarations de sinistre. Les agriculteurs touchés se sont mis en rapport avec leur assureur. Il faut se manifester au plus vite pour que les pertes soient recensées au mieux.
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