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XV de France M18 : Le rêve bleu de Baptiste Veschambre

Formé à Riom-ès-Montagnes, Baptiste Veschambre a enfilé pour la première fois le maillot bleu blanc rouge de l’Équipe de France avec les M18, en Italie.
 

À l’ASM, Baptiste Veschambre a franchi un nouveau palier après avoir été formé à l’école de rugby de Riom-ès-Montagnes (en U7 sur la photo). Il a été surclassé avec les “mini-bleuets” en M18 pour disputer la préparation au festival des Six nations.
© FFR

 Au pays du rêve bleu, ce nouveau monde en couleurs que chantait Aladdin, se côtoient également le blanc et le rouge. Pas de tapis volant au dessus des sommets du Cantal, mais un génie, celui de Baptiste Veschambre, qui, ballon ovale 
au pied, a fait un vœu : celui de devenir rugbyman professionnel. “Depuis tout petit, je l’ai dans un coin de ma tête”, confie le jeune homme originaire de Trizac, qui commence à toucher du doigt son Graal.
À 5 ans, il use ses premiers crampons à l’école de rugby de Riom-ès-Montagnes, labellisée deux étoiles par la FFR, et marche dans les pas de son papa, deuxième ou troisième ligne en senior. “Je n’étais jamais loin, je venais le voir jouer et ça me tentait bien.” Pendant trois ans, il délaisse le pré pour le tatami du judo club riomois et les parquets du club de handball de Mauriac. “Mais en classe, tous les copains jouaient au rugby. Donc j’y suis retourné !”

Surclassé à l’école et au rugby

Bien mal lui en a pris. En 14 ans deuxième année, il promène son mètre 90 sur les pelouses cantaliennes, surtout en deuxième ligne, mais Baptiste n’est pas compliqué et dépanne aussi en troisième ligne maintenant : “Tout me va, tant que je joue !” Sauf demi de mêlée ou pilier, le gabarit ne correspond pas. Épargné par les blessures, le jeune homme a trouvé sa place et le choix est payant : le Stade aurillacois le repère lors d’une journée de détection. La double licence est signée. Il joue avec les Gauderman aurillacois et les cadets riomois, engrange de l’expérience en se frottant à des cadors : Toulouse, Perpignan, Brive, Béziers,... À 16 ans, le grand ASM tape à la porte. Les Jaunards. Une référence dans le rugby européen. “On a visité les structures, on a joué avec eux. J’étais hyper content, lâche sobrement l’adolescent. Nous étions deux Riomois à partir, avec Yanis Chaumeil. Ça nous a rassuré.” La rupture avec le cocon familial et les amis est de fait moins brutale. Sa brillante scolarité(1) entamée au lycée agricole d'Aurillac se poursuit, en internat à Marmilhat. “À Clermont, le niveau est beaucoup plus élevé. On s’entraîne tous les jours sauf le mercredi et les week-end, où on joue. Mais j’aimais ça, ça a toujours été du plaisir, pas une contrainte.” 
Une maxime qui se conjugue au présent. Encore plus cette année, en Crabos (-18 ans première année) avec l’ASM, où l’objectif est d’aller chercher le titre à 15 et à 7 où, bizarrement, le deuxième ligne devient pilier... Mais on s’en rappelle, peu importe le poste, pourvu que Baptiste ait l’ivresse du jeu. Ses prestations tapent dans l’œil de Générations bleues, lancées par la Fédération française de rugby en 2022. Le principe ? Réunir à Fréjus, durant un peu plus d’une semaine au mois de février, les 100 meilleurs jeunes (16-18 ans) à leur poste à l’instant T. Un rassemblement d’élites pour lequel est retenu le Clermontois... surclassé en -18(2). Une précision de taille : “Les -16 viennent surtout pour découvrir un contexte de stage. Les 30 meilleurs en -17 sont retenus pour passer trois semaines en Afrique du Sud cet été.” Et en -18, direction le groupe France pour 40 d’entre eux, dont seuls 26 seront qualifiés pour jouer le festival des Six nations. Baptiste Veschambre s’en souvient comme si c’était hier : “Je me suis bien senti, j’ai été bien intégré chez les mini-Bleuets, on s’appelait comme ça entre nous ! Le matin du départ du stage, on a une réunion, le staff dévoile qui sera retenu dans le groupe France. C’est hyper stressant, on a tous travaillé pour le même objectif. Ça a été le soulagement à l’annonce.” Vingt-six disputeront la rencontre contre l’Italie, les autres affronteront 
l’Angleterre. Baptiste et d’autres coéquipiers clermontois font partie du premier wagon, direction Parme, en bus.

Parenthèse bleue

Samedi 24 février, stade Liugi-Zaffanella, 14 h 30, plus d’un millier de spectateurs. Première Marseillaise. “Ça fait bizarre, consent-il. D’habitude, je la vois à la télé ; là, c’est moi qui la chante. Ça motive !” Baptiste démarre la rencontre sur le banc. Le temps est long... “Je n'attends qu’une chose, c'est de rentrer !” Exaucé en début de seconde période. Le numéro 20 fait ses premiers pas internationaux. Maillot frappé du coq, bleu blanc rouge sur les épaules. Avec un peu d’orange et noir aussi, les racines riomoises. Le match se dispute en deux fois 35 minutes, la France s’impose 
36 à 7. “C’était vraiment spécial, réagit-il une semaine après 
l’événement. L’arbitre parle anglais, les adversaires ne parlent pas la même langue que nous. C’était un grand stade, d’habitude il n’y a qu’une seule tribune !” Le debrief du match est plutôt positif même si “je n’ai pas beaucoup touché le ballon, estime-t-il. C’est une période durant laquelle on a beaucoup défendu. Mais les coaches étaient contents de moi, j’ai rempli la mission”.
La mission n’est pas impossible, encore moins terminée. Baptiste attend maintenant la sélection des 26 Français qui iront en Italie fin mars, pour le festival des Six nations(3), avec, au calendrier, trois matches en dix jours contre le pays hôte, l’Irlande et le Pays de Galles. Verdict mi-mars. Et s’il n'est pas du voyage en terres transalpines, le Cantalien pourra toujours s’envoler pour l'Afrique du Sud avec les -17.
En attendant, la saison domestique se poursuit. Les Crabos clermontois ont terminé premiers de leur poule de brassage et deuxièmes au niveau national en termes de points. “On passe dans les play-off, où les meilleurs de chaque poule sont reversés dans quatre autres poules. Puis ensuite direction, les quarts, les demies,... L’objectif, c’est clairement le titre à 15 et à 7.” Et de viser plus haut en Équipe de France : “Les grands, c’est clair. Mais il n’y en a pas beaucoup qui y arrivent, ils nous ont prévenus en stage...” Il n’empêche, Aladdin ne chantait-il pas à Jasmine : “Vivons ce rêve merveilleux/Ce rêve bleu” ?

(1) Baptiste a sauté une classe au collège.
(2) L’an dernier, en moins de 16, ils étaient trois Riomois dans ce Top 100 : Baptiste Veschambre, déjà, Yannis Chaumeil et Thomas Delpeuch
(3) Italie, France, Angleterre, Écosse, Pays de Galles, Irlande et Géorgie. 

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