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« Vinvin », éleveur de bovins et voltigeur équin !

Sylvain Favier a 31 ans. Installé éleveur de charolais à Sorbier comme son père et son grand-père l’étaient. Il se livre également, depuis son adolescence, à une autre passion : le dressage de ces chevaux percherons qu’il rejoint dès qu’il le peut.

Des numéros de voltige à couper le souffle demandant une très grande maîtrise de l’équilibre et une très grande complicité avec l’animal.
Des numéros de voltige à couper le souffle demandant une très grande maîtrise de l’équilibre et une très grande complicité avec l’animal.
© TRAIT SHOW

Ce jeune trentenaire n’avait qu’une idée en tête ; reprendre l’exploitation familiale de son père. Pour y parvenir il prit la direction du lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, où il obtiendra un baccalauréat STAE en 2006 et un BTS ACSE en 2008.

Fraîchement diplômé, il passera près de six années au sein de la coopérative agricole Coopaca, à la succursale de Droiturier en tant que magasinier : « C’était pour moi une bonne expérience comme salarié et ça m’a permis d’attendre que mon père fasse valoir ses droits à la retraite ».

C’est en effet en 2014 que son père décide de lui céder l’exploitation agricole des Torchons. Une ferme de 120 hectares que Sylvain agrandira de 60 ha supplémentaires, obtenant ainsi une surface de 180 hectares. Si la majorité des terres sont dévolues à l’herbe pour le troupeau, 50 hectares sont dédiés aux cultures de blé, d’orge, de tournesol ou de maïs.

Le jeune homme compte encore beaucoup sur le travail que lui apporte Gérard, son père, au quotidien, notamment pour l’aider aux vêlages des 80 mères allaitantes charolaises que compte son cheptel.

Une exploitation sur laquelle se dresse une stabulation libre avec de petits aménagements pour les mouvements de bétail : « Je ne peux que remercier mon père qui a pris soin d’aménager des bâtiments fonctionnels avant de me les transmettre. Il m’a permis de travailler, dès mon arrivée, dans de très bonnes conditions ».

Depuis l’enfance, Sylvain Favier a une fascination pour les chevaux. Il rêvait d’en posséder un. Un souhait qui se réalisera quelques années après : « Depuis tout gamin j’aime les chevaux et surtout les chevaux de trait. A l’âge de 17 ans, un soir de Noël, mon père m’a fait la surprise de m’offrir ma première jument percheronne. Elle était toute jeune, seulement âgée de 8 mois. Elle s’appelle « Quelle Tendresse ». Je l’ai donc dressée pour les travaux des champs et à l’attelage ».

Sylvain ne s’est pas lancé dans l’aventure seul. Il fera la rencontre d’un homme, un amoureux des chevaux de trait ; René Mussier, récemment décédé. Agriculteur installé au domaine de la Ribaudière, sur la commune de Vaumas, il formera le jeune dresseur pendant de nombreuses années : « C’est chez lui que j’ai eu les premiers contacts avec des chevaux. Il m’a proposé de l’accompagner. Il m’a donné les bases. Je lui dois tout. C’était pour moi une expérience très importante sans laquelle, sans doute, je n’aurais pas atteint le niveau auquel je suis parvenu aujourd’hui ». Sylvain y passera le moindre temps libre dont il disposera et y effectuera de nombreux stages et obtiendra ses galops. Il sera même trois fois champion de France de labour lors des manifestations estivales organisées aux quatre coins du pays par les Jeunes Agriculteurs.

La passion le conduira à acheter de nouveaux percherons. Il en possède aujourd’hui six, ce qui lui permet, parfois d’avoir quelques reproductions : « J’ai fait pouliner quelques fois en variant les origines. J’aime bien les percherons car c’est une race polyvalente, de grande taille et élégante ».

Progressivement Sylvain s’équipera en matériel pour assouvir sa passion de l’attelage : « Je suis parti de zéro, aucun matériel à ma disposition. Je souhaitais retrouver les techniques anciennes pratiquées par nos ancêtres paysans, ces hommes qui ont permis de développer l’agriculture telle que nous la connaissons aujourd’hui à travers les premiers outils qu’ils développeront et adapteront à leur travail en étroite collaboration avec l’animal ». Une passion de l’histoire rurale qu’il développe tout en pratiquant l’élevage bovin charolais tel qu’il l’a appris de son père et des enseignants qui l’ont encadré lors de son parcours scolaire.

Sylvain Favier n’est plus seul. Il s’est trouvé des amis qui, comme lui, se passionnent pour cette race de chevaux. C’est avec eux qu’il a mis sur pied « Trait Show », une association qui a vu le jour en 2017 : « Nous sommes une petite dizaine, tous de l’Allier. On partage notre passion et on valorise la race et l’attelage ». Sylvain et ses amis sont désormais sollicités par d’autres associations pour animer des fêtes, des mariages et organiser des promenades. Des représentations parfois spectaculaires avec des numéros originaux de voltiges comme la poste hongroise, une pratique équestre consistant à monter une paire de chevaux en se tenant debout, un pied sur la croupe de chaque cheval : « On souhaite poursuivre cette activité en se perfectionnant sans cesse. Nous n’hésitons pas à nous déplacer pour nos prestations et partager notre passion ».

 

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