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Vers une fédération de quatre vignobles auvergnats-rhônalpins

Quatre vignobles de la région Auvergne-Rhône-Alpes étudient un possible rassemblement afin de mener des actions collectives.

Les appellations Saint-Pourçain, Côtes d’Auvergne, Côte Roannaise et Côtes du Forez pourraient bien, dans un avenir proche, se fédérer autour d’une association et mutualiser ainsi leurs moyens.
Les appellations Saint-Pourçain, Côtes d’Auvergne, Côte Roannaise et Côtes du Forez pourraient bien, dans un avenir proche, se fédérer autour d’une association et mutualiser ainsi leurs moyens.
© M. Comte

Les AOC Côtes d’Auvergne (63), Côte Roannaise (42), Côtes du Forez (42) et Saint-Pourçain (03) étudient une possible mutualisation de leurs moyens. Les viticulteurs et les vignerons de ces quatre appellations d’Auvergne-Rhône-Alpes travaillent main dans la main depuis quelques années déjà, notamment à l’occasion du salon des vins « Ici commence la Loire » à Paris. Satisfaits de cette entente constructive, ils réfléchissent désormais à lui donner une dimension plus institutionnelle.

 

S’unir pour parler plus fort

Bien qu’ils aient chacun de nombreuses différences, les quatre vignobles ont le point commun de produire des vins typiques, pleins d’authenticité et de simplicité, sur un territoire à taille humaine. Des valeurs dont les viticulteurs et les vignerons sont fiers et qu’ils exposent à travers des campagnes de communication, dans les salons et auprès des diverses instances gouvernementales.

Cependant, ces démarches individuelles manquent de visibilité. L’union autour de projets collectifs permettrait-elle d’inverser la tendance ? D’en réduire les coûts ? Les spécificités de chaque vignoble seraient-elles toujours perceptibles ? Ce sont les questions qui ont été posées à un bureau d’étude de Montpellier.

Un mariage aux avantages du célibat

Les résultats présentés en décembre dernier sont éloquents : « oui, une fédération serait bénéfique sur de nombreux points pour les quatre vignobles ». Le bureau d’étude met ainsi en évidence qu’il serait pertinent et constructif pour les quatre AOC de se fédérer autour de projets collectifs. Les coûts en seraient ainsi diminués sans pour autant réduire l’envergure des dites actions.

Néanmoins, il met en garde les vignerons. La réussite de cette mutualisation repose sur l’investissement des professionnels au développement de cette dernière. Ils devront également se montrer fins équilibristes pour jouer au jeu délicat du mariage tout en conservant quelques avantages du célibat ! Autrement dit, chaque vignoble doit conserver et exposer ses spécificités propres, tout en œuvrant de concert avec ses associés. Cette fédération devra « avoir un nom commun qui fasse sens » mais qui n’occultera pas le nom de chacune des appellations. Son positionnement collectif doit reposer, selon le bureau d’étude, sur l’attribut des vignobles (diversité, petites tailles), les territoires (altitude, massifs, la Loire, le Massif central), les vins (confidentialité, rareté, originalité) et les Hommes (engagement, authenticité…).

Une possible structure associative

La conclusion est donnée : « Un regroupement rapide des quatre vignobles sous une structure associative commune, avec un financement mixte pour mener quelques actions « emblématiques » au départ, qui seront appelées à se renforcer par la suite. » Cette mutualisation entre les vignobles devrait s’appliquer à terme sur les moyens techniques et financiers pour coordonner au mieux les événementiels et développer les outils marketing communs.

Des résultats et des conseils auxquels les viticulteurs, les vignerons et les acteurs de la filière sont réceptifs. Pour Camille Bussière, animatrice de la Fédération Viticole du Puy-de-Dôme : « la démarche est loin d’être aberrante. Travailler ensemble permettra de réaliser des économies d’échelles surtout sur la communication mais aussi, sur le long terme, de développer l’installation des jeunes et d’équilibrer les budgets. » Parmi les vignerons, l’enthousiasme est marqué mais la vigilance reste de mise. Chacun tient ardemment à son terroir et son indépendance. La création d’une telle association demande encore réflexion.

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