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Végétariens, véganes, sans gluten... influencent l’alimentation des Français

Nos concitoyens portent de plus en plus d'attention à ce qu'ils mangent, changent leur façon de s'alimenter… avec, à la clé, des conséquences sur leurs achats.

L'Observatoire société et consommation (Obsoco) a dévoilé le 16 octobre les premiers résultats de l'Observatoire des éthiques alimentaires développé en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), le groupe Seb et deux industriels de l'agroalimentaire : Sodebo et Terrena. Pour cela, il a réalisé une étude du 24 mai au 30 juin (avant la crise du fipronil) auprès d'un échantillon représentatif de 4 040 Français. Celle-ci aide à mieux comprendre comment nos concitoyens se nourrissent, et pourquoi leurs choix alimentaires sont en train de changer profondément.
On savait déjà qu'ils portaient de plus en plus d'attention à leur alimentation et à la qualité des aliments qu'ils consomment. En 2016, une précédente étude de l'Obsoco révélait ainsi que 82 % des Français affirmaient avoir le sentiment de faire plus attention qu'il y a 5 ans à la qualité des produits alimentaires qu'ils achetaient. En 2017, la question de la qualité portée à l'alimentation a une nouvelle fois été posée, et le résultat est identique avec 82 % des Français qui répondent par l'affirmative, preuve de son ancrage dans la société française.
Un sentiment encore plus partagé par les habitants de région parisienne (85 %) et de plus en plus affirmé chez les diplômés. L'idée de la qualité recouvre plusieurs réalités : pour 40 % des répondants, il s'agit d'un produit qui a bon goût, mais pour d'autres, c'est un produit qui est bon pour la santé (20 %) ou sûr (19 %). Et pour 19 %, il s'agit d'un aliment qui est élaboré en fonction du respect de l'environnement et de la rémunération des producteurs (19 %).

La pratique des régimes alimentaires encore minoritaire
L'un des intérêts majeurs de cette étude de l'Obsoco, c'est de permettre de mesurer ce que représentent vraiment les régimes alimentaires permanents dans la société française. Ainsi, l'étude révèle que 79 % des Français ne suivent aucun régime permanent, et ce taux est encore plus élevé pour les régimes occasionnels. En effet, 83 à 89 % des personnes interrogées disent ne pas suivre de régime amincissant, cure de détox, ou encore jeûne partiel ou total.
«On constate un écho médiatique bien supérieur à la réalité de la diffusion des régimes alimentaires permanents», souligne Philippe Moati, auteur de l'étude. «En effet, 0,4 % de l'échantillon déclare suivre un régime végane, ce qui est extrêmement minoritaire dans la société française». Selon le sociologue, rapporté à l'ensemble de la population française, cela représente environ 200 000 Français, soit une communauté extrêmement réduite, concentrée sur les grandes villes, en particulier à Paris. Les régimes permanents les plus suivis sont le flexitarisme avec 8 %, suivi du «sans sucre» (4 %) et le «sans viande rouge» (4 %). Les végétariens seraient 3 % de la population selon l'étude, et on compterait 2 % de «sans gluten» et autant de «sans lactose».
L'évolution de la pratique de ces régimes n'a pas encore été mesurée par l'Observatoire des éthiques alimentaires car c'est cette année la première vague d'étude. Pour le véganisme, porté par des campagnes d'opinion telles que celles de l'association L214, «on verra dans deux ou trois ans si le phénomène s'amplifie, ou bien s'il s'agit d'une mode et qu'il régresse», commente l'auteur. Philippe Moati précise à ce sujet que les plus jeunes, qu'on retrouve surreprésentés parmi les véganes, représentent en termes de consommation «un public assez rétif à l'idée de contrainte et plutôt hédoniste».
Mais la majorité change sa façon de manger
Si les adeptes de régimes bien particuliers sont minoritaires, pris chacun de façon isolée, on constate en revanche que le comportement consistant à augmenter, réduire ou supprimer un nombre significatif de produits alimentaires concerne plus d'un Français sur deux (53 % exactement). Ce qui induit que la pratique des régimes permanents influence une part majoritaire de la population française. Et lorsqu'on les interroge sur les volumes de nourriture consommée, ils sont 37 % à exprimer le sentiment d'avoir réduit les quantités d'aliments ingérés au cours des dernières années en vue d'une alimentation plus frugale. «Si le vieillissement de la population ne peut pas être exclu totalement, c'est une partie importante de la population qui est sensibilisée à la question de la quantité d'aliments consommés pour des raisons liées à la santé ou à l'environnement», détaille Philippe Moati.
Quelles sont les motivations des Français ? L'Obsoco a constaté que la pratique d'un régime alimentaire s'accompagne d'une sensibilité assez marquée aux enjeux liés à sa santé, mais aussi aux enjeux environnementaux. Ainsi, 53 % des personnes suivant au moins un régime permanent se disent très fortement sensibilisées aux questions environnementales, contre 30 % pour ceux ne suivant aucun régime.

Défiance vis-à-vis de l'industrie
Cette sensibilité accrue s'accompagne, parmi l'ensemble de la population, d'une défiance vis-à-vis des grands acteurs de la filière agroalimentaire. L'Observatoire des éthiques alimentaires a ainsi relevé que les indices de confiance les plus élevés sont accordés aux acteurs de petite taille (petits producteurs, circuits courts, artisans de l'alimentaire…), aux signes de qualité ou appelations d'origine et aux agriculteurs, alors que les marques nationales et les enseignes de la grande distribution sont les moins dignes de confiance. À titre d'exemple, ces deux dernières catégories se retrouvent au même niveau de défiance que le législateur. Mais la taille réelle ou perçue joue un rôle important : ainsi, les sondés accordent majoritairement leur confiance aux petites entreprises de l'agroalimentaire et aux enseignes de la distribution biologique. «En fait, tout ce qui est de près ou de loin lié au terme industriel inspire la défiance chez les consommateurs», relève Philippe Moati,
Cette photographie de l'opinion publique doit être vue comme un avertissement pour des grandes enseignes ou marques de l'alimentaire qui sont désormais exposées clairement à un risque d'évasion de leurs clients, prévient Philippe Moati.

Nouveaux profils types des consommateurs français

Pour mieux aborder les différents rapports existants face à l'alimentation, l'étude de l'Obsoco a dressé plusieurs typologies de Français face à l'alimentation. À côté des adeptes du régime standard (62 % de la population), attachés au modèle alimentaire classique et qui modifient à la marge leur façon de manger, trois grandes familles de consommateurs peuvent être isolées. Les radicaux (7 %) qui réduisent les quantités d'aliments et suivent un ou plusieurs régimes permanents ; les sensibilisés (11 %), qui sont des radicaux light qui se reconnaissent majoritairement comme flexitariens, et enfin les opportunistes (20 %) dont le régime est dicté par des motivations égocentrées liées à leur santé, notamment en suivant des régimes temporaires.

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