Varenne de l’eau : ça avance
Le 20 octobre, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont présenté un bilan à mi-parcours du Varenne de l’eau. La satisfaction semble de mise et le calendrier devrait être tenu malgré la charge de travail restant à accomplir.
Comme les deux ministres s’y étaient engagés, l’heure du bilan à mi-parcours a sonné. De l’aveu du secrétariat d’État à la Biodiversité « les choses se présentent bien ». La perception est identique du côté du ministère de l’Agriculture qui voit dans cette démarche entreprise depuis le 28 mai dernier et les trois thématiques retenues, un « vrai espace de dialogue ». À ce jour, le Varenne de l’eau et du changement climatique a réuni plus de 800 participants et débouché sur la rédaction d’environ 500 propositions. La première thématique ayant trait à l’assurance récolte est celle qui a aujourd’hui le plus porté ses fruits. En effet, piloté par le député Frédéric Descrozaille (LREM, Val-de-Marne), elle s’est appuyé sur le rapport du parlementaire. Quelques semaines plus tard, en septembre, le président de la République annonçait, aux 7e Terres de Jim, la mise en place d’un nouveau système d’assurance récoltes et de calamités, « plus simple, plus rapide et plus efficace », doté d’un montant de 600 à 700 millions d’euros sur la table. S’y ajoute le volet « instruction technique » et notamment l’arrêté qui permet aux préfets d’accroître leur pouvoir sur la gestion de l’eau (mise en place et levée des restrictions) en cas de crise climatique. « Ce qui leur permet plus de réactivité et d’agilité », précise-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture. Toujours sur cette première thématique, un hackhathon¹ est programmé début décembre pour « mettre en résonance les données numériques de l’agronomie et de la météo et ainsi mieux anticiper les réponses à apporter en cas de crise » explique un proche de Julien Denormandie.
Stockage de l’eau
Le thème n° 2 intitulé « renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale » devra, à terme présenter des boîtes à outil par filière et des diagnostic territoriaux. D’ores et déjà, après environ quatre mois de travaux, pas moins de trente contributions ont été recensées, notamment celles des filières laitière et viticole. Les travaux s’appuient aussi sur l’existant comme le Plan France Relance qui dote l’agriculture d’1,2 milliard euros (Md€) et le Plan d’investissement France 2030 qui accorde 2,8 Md€ à l’agriculture. La troisième et dernière thématique abordée a trait à la sécurisation de la ressource en eau. Les travaux codirigés par Jean Launay, président du Comité national de l’eau et par Luc Servant, vice-président de Chambres d’agriculture France (APCA) n’ont débuté qu’au mois de septembre. Mais ils ont permis de dresser quelques pistes visant à améliorer les usages de l’eau. À ce titre, le secrétariat d’État à la Biodiversité a déclaré « ne pas éluder la question du stockage de l’eau », autrement dit, celle des bassines et retenues qui hérissent le poil de certains militants écologistes. « C’est une solution comme une autre », a glissé un proche de la ministre Bérangère Abba. Tout devra être prêt pour janvier 2022
« Tenir le cap »
Même si quelques voix minoritaires s’expriment, la FNSEA demande quant à elle dans un communiqué de presse du 20 octobre à « tenir le cap », que les « politiques publiques (soient) cohérentes » et que les « moyens dédiés à la gestion quantitative de l’eau (répondent) à l’ambition affichée ». Le syndicat agricole qui « salue l’avancée sur la gestion des risques » (assurance récolte), se montre également prêt « à mettre en œuvre les différentes solutions identifiées par le thème 2 du Varenne, qui visent à renforcer la résilience de l’agriculture et à améliorer l’efficience de l’eau d’irrigation ». Surtout, « nous attendons des décisions du Gouvernement, qui feront suite au Varenne, une facilitation réglementaire et budgétaire pour concrétiser ces solutions », poursuit le communiqué de la FNSEA qui souligne que « Les agriculteurs […] sont plus que jamais volontaires pour s’engager dans la lutte contre le changement climatique ».
1. Le terme est un mot-valise constitué de hack et marathon.