La DJA a 30 ans
Une réussite syndicale
La dotation "jeune agriculteur" (DJA) est née dans le Massif-central, il y a tout juste 30 ans. Si Marie-Claude Delors, vice-présidente des JA du Cantal, se réjouit que le dispositif existe encore, elle tient à remarquer que sa pérennité est d´abord le fruit d´un travail syndical.
"Aidé par une volonté politique, c´est bien le syndicalisme qui a poussé à la création d´un fonds spécifique à l´installation", tient à préciser Marie-Claude Delors du groupe installation des JA du Cantal. "Mais attention, ce n´est pas un acquis, la dotation reste fragile", prévient-elle. Selon cette jeune agricultrice de Thiézac, si le syndicat ne se bat pas pour son maintien, il pourrait disparaître. Et de prendre l´exemple des prêts à taux bonifiés : récemment menacés, finalement maintenus grâce à la pression syndicale. "Or cette aide est particulièrement importante chez nous, tant le Cantal accumule du retard dans la mise aux normes de ses bâtiments", poursuit Marie-Claude Delors. Elle est convaincue que c´est le moment de se faire entendre : "Depuis janvier dernier, le gouvernement revoit sa copie".
Des changements
Les orientations semblent aller dans le bon sens, reconnaît-elle en évoquant le versement de la DJA en une seule fois, la première année de l´installation, là où on en a le plus besoin. "Il ne faut pas laisser le ministère décider tout seul de l´avenir d´une mesure née du combat syndical", estime-t-elle avec la crainte de voir l´aide réduite. Les Jeunes agriculteurs sont donc prêts à renégocier les modalités d´attribution. Mais ils n´ont plus de nouvelles du projet depuis les annonces du printemps dernier. Il avait par exemple été question de prendre en compte des équivalences comptant pour le stage de 6 mois obligatoire. Particulièrement intéressant pour ceux qui ont déjà des diplômes qualifiants ou qui ont une expérience professionnelle dans d´autres secteurs. Mais puisqu´il reste beaucoup d´incertitudes, les JA préfèrent garder un ?il vigilant. D´autant que l´installation demeure la principale préoccupation du syndicat qui, aux côtés de l´Adasea, a monté un réseau de repérage des exploitations sans successeur connu. Encouragés que le département ait décroché le prix de la transmission au dernier Sommet de l´élevage, les JA du Cantal entendent poursuivre leurs efforts en faveur de l´installation et devraient prochainement lancer une campagne de communication. Pas de doute, pour Marie-Claude Delors : "Nous nous devons de lancer des messages positifs pour attirer des jeunes vers nos métiers".
Plus de précision sur les nouvelles modalités d´attribution dans L´Union du mercredi 15 octobre 2003.