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Une rentrée entre espoirs et vigilance

De gauche à droite : Francis Haberstock, directeur de la Chambre d’Agriculture de la Creuse, Pascal Lerousseau, président de la CDA 23, Geneviève Barat, vice-présidente en charge de la ruralité au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, Pascal Marechal, adjoint du Service économie agricole de la DDT, Jean-Marie Colon, vice-président de la Chambre d’Agriculture de la Creuse.
De gauche à droite : Francis Haberstock, directeur de la Chambre d’Agriculture de la Creuse, Pascal Lerousseau, président de la CDA 23, Geneviève Barat, vice-présidente en charge de la ruralité au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, Pascal Marechal, adjoint du Service économie agricole de la DDT, Jean-Marie Colon, vice-président de la Chambre d’Agriculture de la Creuse.
© CDA 23

La Session de rentrée de la Chambre d’Agriculture de la Creuse qui a eu lieu le lundi 11 septembre à Guéret a suscité, comme à son habitude, beaucoup de réactions de la part du président et des membres élus.
Pascal Lerousseau, a ainsi évoqué les différents sujets d’actualité du secteur.
En premier lieu, il a abordé les États généraux de l’alimentation et l’organisation de réunions de consultation auxquelles la Chambre d’Agriculture est conviée. En effet, les parlementaires de « En marche » ont souhaité mettre en place des consultations thématiques au sein de l’ex-région Limousin, à savoir : une consultation sur la production laitière programmée en Creuse le 22 septembre 2017, une consultation sur la production viande qui aura lieu en Haute-Vienne et une consultation sur la production fruits et légumes qui aura lieu en Corrèze. Une consultation sur la thématique « Grandes cultures » est également programmée dans l’Indre. Si la profession semble satisfaite des premiers échanges ayant eu lieu lors des ateliers nationaux, Pascal Lerousseau n’en reste pas moins méfiant quant aux actions concrètes qui sortiront de ces États généraux et espère que ce ne soit pas au final « la montagne qui accouche d’une souris »
Autre souci récurent : le sujet de la sécheresse. Si celle-ci semble avoir globalement épargné les fourrages cette année, elle a pourtant généré un déficit hydrique important dans le département et pour certaines cultures. Preuve s’il en fallait encore que le réchauffement climatique est bien une réalité et que celui-ci risque d’engendrer des difficultés grandissantes pour l’agriculture. Le secteur a pourtant des solutions a proposer, telles que la mise en place de retenues collinaires. Encore faut-il que ces propositions trouvent écho auprès des dirigeants politiques nationaux. Là encore une vigilance de la profession devra être de mise pour suivre l’évolution de ce dossier et user d’arguments convaincants pour en favoriser une issue satisfaisante.
« Comme si les conditions économiques et climatiques ne suffisaient pas aux malheurs de la profession, il faut aussi que l’administration française s’en mêle ! » Amer constat formulé par le président de l’instance consulaire. Il fait référence ici aux problèmes de paiements des aides aux agriculteurs. Certaines aides en attente de versement datent de 2015 ! Si la profession avait espoir que tout rentre dans l’ordre en 2017, l’annonce d’un énième versement d’avance de trésorerie remboursable (ATR) démontre que les problèmes de gestion de paiement des aides PAC, liés aux défections du logiciel OSIRIS utilisé par la France, sont loin d’être résolus. Cet état de fait a été confirmé par l’administration qui, comme chaque année, a reconnu que ce logiciel se trouvait toujours en phase de test. Concernant la Dotation jeunes agriculteurs (DJA), après avoir attendu les versements qui devaient intervenir en avril, l’administration annonce que les difficultés également liées à ce logiciel ne permettront pas de réaliser les paiements avant l’année prochaine. Jean-Marie Colon, vice-président de la Chambre d’Agriculture de la Creuse s’insurge : « Cette situation pénalise énormément les jeunes qui ont besoin de cette aide pour sécuriser leur installation. Vingt-deux jeunes agriculteurs installés depuis le début de l’année attendent leur argent ! Il y a moins d’installations et plus de départs en retraite, si on accentue la complexité administrative et les défauts de paiements des aides, on s’achemine petit à petit vers une désertification des campagnes car il ne faut pas oublier qu’un agriculteur représente jusqu’à 7 emplois induits ! »
« On est en mesure de se demander aujourd’hui si l’État français a toujours les moyens de la mise en œuvre de la PAC. Que fait le gouvernement de l’argent européen qui revient aux agriculteurs ? Le budget de l’agriculture n’est-il pas devenu la variable d’ajustement du budget de l’État ? Quel secteur économique pourrait fonctionner en percevant ce qui lui est dû avec deux ans de retard ? s’interroge Pascal Lerousseau.
Autre sujet abordé : les mouvements extrémistes végans, lesquels sous couvert d’idéologie répondant au bien-être animal, visent purement et simplement l’arrêt de la production de viande en France. Par ailleurs, Pascal Lerousseau déplore que les agitations de ces associations trouvent un écho très favorable auprès des médias alors même que les efforts des agriculteurs pour ouvrir leurs fermes au grand public et expliquer ce qu’est réellement leur métier sont peu relayés par ces mêmes médias. Il appartient donc à la profession de mettre en œuvre une communication efficace pour expliquer comment les agriculteurs travaillent et démontrer ainsi, par eux-mêmes, les aspects positifs générés par l’agriculture sur l’environnement, les paysages, le bien-être animal et l’économie.

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