Une journée apicole pour faire son miel sans excès
Ce 9 avril, les professionnels de l'apiculture organisaient un rendez-vous dans les locaux du Parc National des Cévennes. Ouverte au public, cette journée était surtout l'occasion de mieux comprendre les multiples variables qui affecte une filière qui fait face à de nombreuses difficultés
Chaque année, 30 % de colonies d'abeilles disparaissent et pourtant trois quart de la production mondiale de nourriture dépend de la pollinisation. C'est avant tout pour mieux comprendre et connaître cette filière agricole si particulière et fragilisée que le syndicat apicole de Lozère et le groupement de défense sanitaire apicole (GDSA) 48 organisaient ce samedi 9 avril leur journée apicole, en partenariat avec le parc national des Cévennes.
Après une année 2021 très difficile en raison des conditions climatiques, la thématique commune était finalement celle des limites inhérentes à cette production et de la manière de les prendre en compte. Exemple en ouverture avec un éclairage original de Léo Mouillard-Lample, thésard à l'Inrae d'Avignon, qui travaille sur la « ressource florale ». Car bien qu'on l'oublie parfois, les fleurs, elles aussi, ont une capacité maximale de production de nectar comme de pollen. Ce jeune chercheur s'est donc attaché à observer s'il existait une éventuelle compétition entre abeilles domestiques et abeilles sauvages dans le territoire cévenol. Mais là où d'autres se bornent à une analyse naturaliste, il a voulu intégrer dans sa réflexion la manière dont les acteurs s'organisent ou non pour limiter cette pression à la compétition inter-espèces et entre les essaims. Un discours qui n'a pas manqué de faire réagir Henri Clément, apiculteur depuis trente ans et secrétaire général de l'union nationale des apiculteurs français. Pour lui, « à ce stade, les incertitudes sont trop grandes et les variables trop nombreuses » pour conclure à une éventuelle compétition entre abeilles sauvages et domestiques. D'ores et déjà, les professionnels ont bien saisi l'intérêt de s'organiser avec le monde agricole, les propriétaires et les communes pour anticiper d'éventuels conflits d'usage.