Sécurité
Une convention nationale pour le remplacement
Les sapeurs-pompiers volontaires du Puy-de-Dôme poursuivent leur promotion auprès des agriculteurs qui peuvent, désormais, bénéficier du service de remplacement pour les formations.
Les sapeurs pompiers volontaires sont des acteurs indispensables au maillage du territoire en assurant les secours en tous points et à tous moments. Si le département du Puy-de-Dô-me compte près de 4 000 sapeurs pompiers volontaires, il existe malgré tout une forte inégalité dans la répartition des troupes. En milieu rural, la difficulté de recrutement et de réponse aux interventions de journée pénalise les populations de ce secteur. Un constat transposable à l’ensemble du territoire national. Les agriculteurs, présents presque 24/24 heures sur les communes, sont les plus à même de répondre aux appels de détresse. Cependant, comme tous citoyens, ils doivent pouvoir s’engager dans le volontariat sans pour autant pénaliser leur activité professionnelle. Le ministère de l’Intérieur a remédié à cela.
Un droit devenu national
Les SDIS du Cantal, de la Lozère et du Puy-de-Dôme sont engagés de longue date dans un partenariat avec les Services de Remplacement. Le 28 février dernier, au Salon International de l’Agriculture, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, et Julien Valentin, président de la fédération nationale des Services de Remplacement ont signé une convention cadre en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. Elle permet aux exploitants agricoles, sapeurs-pompiers volontaires, de suivre des formations au sein des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS), sans préjudice pour leur exploitation.
Un dispositif qui fait ses preuves
Ce dispositif installé dans le Puy-de-Dôme depuis 2010 permet chaque année à une dizaine d’agriculteurs/pompiers de bénéficier d’une aide financière. Jean-Luc Touret, président du Service de Remplacement 63 explique son fonctionnement. «Certaines formations de sapeurs pompiers sont longues. Pour permettre aux agriculteurs de s’engager pleinement dans le volontariat, nous leur mettons à disposition et en priorité un salarié. L’agriculteur recevra du SDIS 63 une aide financière de l’ordre de 110 €/jour pour le paiement de son salarié. Le Conseil général complète également cette aide avec un supplément de 40 €/jour, au-delà de 10 jours de formation initiale et 5 jours de formation continue. Pour le Service de Remplacement, cette convention est primordiale pour maintenir le maillage des secours dans nos territoires ru-raux. Les agriculteurs doivent pouvoir s’engager pour leur territoire sans que cela ne pénalise leur exploitation.»
Promotion dans le milieu agricole
Cette convention nationale arrive à point nommé puisque de nombreux départements auvergnats ont entamé une campagne de promotion du volontariat auprès des agriculteurs. Dans cet objectif, le service en charge de la promotion du volontariat au SDIS 63 a réalisé une intervention pour sensibiliser les élèves du lycée Agro-environnemental Privé du Breuil-sur-Couze. La démarche a trouvé un écho auprès de plusieurs jeunes. Pour eux, s’engager dans le volontariat est synonyme d’action, d’aventure et de solidarité. Un engagement qui néanmoins ne leur paraît pas compatible avec les études. «ça me parait compliqué de manquer plusieurs jours de cours pour suivre des formations de sapeur-pompier» explique l’un d’entre eux. En revanche, le volontariat, lorsqu’ils seront agriculteurs ou salariés, n’est d’après eux pas incompatible.