Une agriculture altiligérienne dynamique, structurée et en pleine évolution
Depuis le 2 janvier 2018, la Direction Départementale des Territoires de Haute-Loire dispose d’un nouveau directeur, François Gorieu. Faisons plus ample connaissance.
de valoriser les produits agricoles.
Depuis le 2 janvier 2018, un nouveau directeur est en poste à la Direction Départementale des Territoires de Haute-Loire. François Gorieu remplace ainsi Hubert Goglins nommé dans un autre département en août dernier. Début mai, nous avons rencontré ce nouveau directeur départemental.
«Un pur produit du Ministère de l’Agriculture»
Originaire de Normandie, François Gorieu est comme il se qualifie «un pur produit du Ministère de l’Agriculture» (voir son parcours en encadré). Très orienté sur le domaine agricole dès le début de ses études, ce responsable administratif est issu du monde agricole. «Mes grands-parents maternel et paternel étaient des agriculteurs ; quant à mon père, il a été aide familial puis salarié agricole» explique ce rural dans l’âme qui connaît bien et apprécie le monde agricole.
François Gorieu connaît notre département. Ce sont ses études au sein de l’école nationale du génie rural des eaux et forêts qui l’ont conduit en Haute-Loire, dans le secteur de Langeac. Puis il y est revenu en vacances et a souvent traversé la Haute-Loire lorsqu’il était en poste dans la Drôme. Même s’il n’a pas la prétention de bien connaître notre territoire, il nous fait part de sa perception. «C’est un département très rural, peut-être plus que
l’Ardèche, d’où j’arrive, préservé du point de vue environnemental, avec un enclavement important». François Gorieu est également convaincu du nécessaire accompagnement de l’État notamment dans l’émergence de projets.
Haute-Loire : la culture du travail en commun
Après quelques mois d’exercice seulement à la tête de la DDT, François Gorieu nous confie sa vision de l’agriculture altiligérienne : «Ici, il y a une culture de travail en commun et une proximité entre la profession agricole (OPA, responsables professionnels) et la DDT, ce qui est très appréciable. D’un point de vue agricole, le niveau de productivité est élevé et les contraintes naturelles (relief) sont fortes» indique-t-il. Il juge l’agriculture altiligérienne «dynamique et structurée en filières assez puissantes et en pleine évolution. J’ai notamment découvert une filière importante, puissante et structurée, le lait. Une filière qui peut être en proie à des doutes et qu’il faut soutenir.
L’agriculture est dynamique et innovante avec des filières de qualité comme les fruits rouges des Monts du Velay, la Lentille Verte du Puy...» Même si le département possède peu d’AOP, le directeur de la DDT note une volonté de valoriser les produits agricoles.
François Gorieu nous a confié ses priorités d’action pour l’agriculture. «Il s’agit d’accompagner l’agriculture au monde de demain sur des enjeux tels que l’eau (accès et préservation de la ressource), les produits phytosanitaires (retrait de matières actives), la production d’énergie (photovoltaïque, mé-thanisation), la maîtrise des populations de sangliers et la préservation du dialogue entre les acteurs du territoire rural. Et au quotidien, notre priorité est de continuer à apporter un service de qualité aux usagers en faisant en sorte par exemple que la télédéclaration ne laisse personne au bord du chemin. Notre rôle est aussi d’accompagner les agriculteurs les plus fragiles».
L’agriculture au coeur des enjeux de notre société
François Gorieu se montre optimiste pour l’avenir de l’agriculture française. «L’agriculture et l’alimentation sont au coeur des enjeux de notre société. L’agriculture est l’activité qui occupe la plus grande partie de notre territoire». Et dans le contexte de mondialisation actuel, l’agriculture de montagne telle que la nôtre finira-t-elle par trouver sa place ? À cette question François Gorieu répond : «Elle a sa place mais l’agriculture de montagne ne sera jamais concurrentielle sur un marché mondial. Pour rester concurrentielle, elle devra faire preuve d’innovation (en terme de produits, de performances économiques) et valoriser mieux qu’ailleurs ses produits».
Zoom sur…
«Certes la chasse est un loisir mais c’est aussi de la régulation des populations»
Face au désarroi des agriculteurs victimes de dégâts causés par les sangliers, François Gorieu avance quelques pistes d’action. «Il s’agit en premier lieu de ne mettre aucun frein à l’exercice de la chasse. C’est par la chasse, en régulant les populations de sangliers, que l’on va régler les problèmes actuels. Et c’est en concertation avec les chasseurs qu’il va falloir lever les contraintes (NDLR : mauvaise application des régles de gestion de l’espèce...). Rappelons que certes la chasse est un loisir mais c’est aussi de la régulation des populations». François Gorieu a indiqué que lors de la dernière commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, il a été décidé de prolonger la période de chasse jusqu’au 28 février 2019 dans toutes les communes qui seront classées sensibles à compter du 1er juillet 2018.
Condamner l’agrainage nourrissage
Quant à l’agrainage, «en accord avec la fédération des chasseurs et le monde agricole, la DDT est en train de remettre à plat le dispositif d’agrainage de dissuasion ; dispositif qu’il ne faut pas totalement écarter car il permet de limiter les dégâts. En revanche, il faut fermement condamner l’agrainage nourrissage. D’ailleurs, toutes les informations utiles qui permettraient de faire cesser ces pratiques sont les bienvenues en DDT».
Parcours professionnel
Après le lycée agricole dans l’Eure, une classe préparatoire «maths sup» «math spé» dans un lycée agricole du Calvados, l’Enita de Bordeaux et une expérience de quelques mois en tant que professeur dans un lycée horticole, François Gorieu a travaillé durant 14 mois à la Safer de Guadeloupe avant d’intégrer la DRAAF de Haute-Normandie en 1998 en tant que responsable du poste inspection frontalier sur le port du Havre. En 2003, il obtient son diplôme d’ingénieur du génie rural suite à une formation à l’école nationale du génie rural, des eaux et forêts et devient chef du service économie agricole à la DDAF de la Drôme. En 2008, il devient chef du service eau et environnement forêt toujours dans la Drôme puis directeur adjoint à la DDT de l’Ardèche en 2010.