Une actualité qui fâche !
C’est en présence de Philippe Chopin, Préfet de la Creuse, que les membres de la Session de la Chambre d’Agriculture de la Creuse ont abordé, le vendredi 10 mars dernier, les dossiers statutaires mais aussi les différents dossiers épineux de l’actualité agricole creusoise.
Calamités agricoles, l’histoire se répète !
Le dossier sécheresse 2016, qui suscite beaucoup d’interrogations quant à son traitement, a engendré de nombreuses interventions de la part des élus professionnels. En effet, la demande pour un classement du département en zone de calamités agricoles, portée et défendue par le Préfet de la Creuse auprès du Comité national de gestion des risques en agriculture en début d’année 2017, vient finalement d’aboutir à une reconnaissance partielle du département.
Alors même que les aides PAC accumulent encore des retards de versement, que les trésoreries sont au plus mal et que les cours des marchés agricoles ne permettent pas de sortir un revenu décent pour les producteurs, ce zonage va aggraver l’état de santé des exploitations !
Ce scénario, qui s’était déjà présenté l’année dernière pour la sécheresse 2015, avait finalement donné lieu, après révision, à une reconnaissance totale du département. Il apparaîtrait cependant que cette fois, cela ne soit pas aussi simple.
Du côté des élus Chambre d’Agriculture, cette situation génère incompréhension et indignation car ils estiment que toutes les exploitations agricoles creusoises ont souffert des incidences de cette sécheresse, qui sont, par ailleurs, venues se cumuler à celles de 2015. Toutes les interventions qui se sont succédées pour interpeller le Préfet et ses services présents à cette session, ont exprimé la détresse et le sentiment d’abandon général ressenti par le monde agricole.
Philippe Chopin a répondu en s’engageant à défendre directement ce dossier auprès du cabinet du ministre de l’Agriculture. Il compte pour cela mettre en avant le taux important d’achat de fourrages constaté dans le département ainsi que le fort déficit pluviométrique hivernal enregistré actuellement (pas d’équivalence constatée depuis 1959). Il a également déclaré qu’il avait demandé à ses services de travailler à l’élaboration d’une indemnité spécifique à proposer au ministère, en cas de fin de non-recevoir du dossier calamités.
Selon lui, les problèmes de sécheresse deviennent récurrents et il va falloir trouver des solutions autres pour aider les agriculteurs à y faire face.
Toujours autant de mordant de la part des associations anti-viande !
Comme si la conjoncture et les aléas climatiques ne suffisaient pas au désarroi du monde agricole, celui-ci fait également l’objet d’attaques récurrentes émanant des associations anti-viande !
Selon les élus, force est de constater que certaines associations qui représentent souvent peu de membres et qui organisent, en petit comité, des manifestations contre le monde de l’élevage arrivent pourtant à mobiliser les médias de façon très importante.
Le sensationnel étant le « fonds de commerce » de ces médias, les efforts de la profession agricole pour communiquer sur leurs pratiques respectueuses trouvent souvent peu d’écho auprès d’eux. Seule l’agriculture biologique trouve grâce à leurs yeux et ils n’hésitent d’ailleurs pas à l’opposer aux autres types de production qui s’en trouvent un peu plus stigmatisées.
En faisant la part belle aux associations anti-viande, les médias contribuent à l’accélération de la disparition de nos exploitations et ouvrent, par là même, la porte aux exportations de viandes produites bien loin des normes environnementales et de bien-être animal exigées en France…
Un paradoxe qu’il devient urgent de dénoncer…
Agriculture bio : les producteurs attendent leurs subventions en retard de deux ans !
Les élus ont abordé un autre paradoxe concernant l’agriculture biologique dont le développement est souvent porté par les politiques mais dont les producteurs sont pourtant les « laissés pour compte » de la PAC.
En effet, les producteurs bio ne connaissent toujours pas, à ce jour, l’ensemble des règles de la PAC 2015 ni celles de 2016. Plus grave encore : alors que les autres productions devraient percevoir le solde de leurs subventions prochainement, les producteurs bio seront les derniers à être servis et n’ont toujours aucune visibilité quant aux échéances de ces versements !
La Session de la Chambre a aussi été l’occasion de recenser les activités de la Compagnie via une présentation des actions menées par les différents services au cours de l’année 2016, ainsi que des comptes financiers qui sont quasiment à l’équilibre.
Cette présentation a permis aux membres de la Session, ainsi qu’à Francis Haberstock, futur directeur de la Chambre d’Agriculture de la Creuse qui était présent pour l’occasion et dont la prise de fonction est fixée au 3 avril 2017, de prendre la mesure de l’étendue des missions développées par l’organisme consulaire en Creuse.