Un tour du Burkina Faso unique en son genre
Six jeunes coureurs ont disputé le tour du Burkina Faso, dont le Cantalien Sébastien Destruel.
L’expression “mouiller le maillot”, les six coureurs de l’équipe auvergnate engagée sur la 24e édition du tour du Burkina Faso savent bien ce qu’elle signifie… Sous 40 degrés au minimum (à peine moins la nuit), ils ont disputé les 1 300 km du tour de ce pays africain en compagnie d’une dizaine d’autres équipes, dont deux françaises. Un souvenir certes “humide” mais inoubliable pour ces jeunes athlètes dont faisait partie Sébastien Destruel, seul Cantalien de l’aventure. Pour la première fois, le licencié du VC maursois s’envolait pour le continent noir avec quelques valises et son vélo. À l’arrivée à Ouagadougou, le vélo est bien là, mais les valises manquent à l’appel… “Je me suis débrouillé en conséquence… explique le jeune homme. J’ai emprunté des chaussures et un équipement, avant que les sacs n’arrivent le troisième ou quatrième jour…” Rien de grave à côté de cette terrible chute lors de la deuxième étape pendant un ravitaillement qui nécessitera quelques points de suture au coude… Malgré tous ces pépins, auxquels s’ajoutaient de multiples crevaisons, le Cantalien est resté solide : “J’ai pensé à ma blessure mais il faut avant tout avoir beaucoup de mental. Sans mental, et avec les conditions qu’il y avait là-bas, on ne peut pas continuer.” D’autant que Sébastien Destruel, le plus âgé du groupe, n’a pas “une mentalité à abandonner. Peut-être que ce tour, je ne le referai plus, alors ça m’a encore plus motivé ! Même si ça m’a diminué, je n’était pas venu jusqu’ici pour abandonner à mi-parcours.” Résultat, le cycliste termine 42e au général, et dans les 15 premiers lors des étapes. Avec un regret toutefois : “J’aurais bien aimé finir dans les dix premiers… Ça aurait pu être possible sans cette chute. En plus, on a attrapé la turista…”
Une expérience unique
Malgré les péripéties, Sébastien Destruel ne regrette pas d’avoir disputé ce “nouveau challenge”, qui l’a dépaysé du critérium de Marcolès, qu’il court depuis trois ans maintenant. “L’Afrique, je ne connaissais pas du tout. J’y allais pour la compétition mais aussi pour découvrir le pays. C’est vraiment un autre milieu.” Un autre milieu où les pistes sont en terre, des milliers d’habitants au bord des routes, des températures étouffantes… “Vers le désert du Sahel, on a atteint les 43 degrés, se souvient le jeune papa. Mais c’était dur pour tout le monde, on était handicapé par la chaleur, il nous a fallu du temps pour nous habituer.” À l’inverse des équipes africaines, plus qu’affûtées pour disputer “leur” tour et sur le vélo, pas de cadeau ! “Ils n’ont pas la même façon de courir, confirme Sébastien. Ils sont plus teigneux, plus agressifs que les Européens et en course, ils ne lâchent rien !” Poussés par un public venu en masse au bord des routes, les Burkinabe ont pu mesurer la cote de popularité de l’épreuve, “leur Tour de France à eux”. “L’ambiance était vraiment géniale, les coureurs étaient encouragés tout le long du parcours, qu’ils soient devant ou derrière… Ça restera une expérience unique…”, confie Sébastien qui, après s’être reposé quelques jours, a repris son vélo sur les “vraies” pistes du Cantal.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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