Transports
Un schéma national qui condamne le Massif central
Le sénateur Mézard a alerté lundi sur les grands oublis du projet de Schéma national des infrastructures de transport, un schéma qui “contourne” le Massif central.
La démonstration est édifiante : sur la série de cartes illustrant les principaux projets de développement de l'avant-projet de Schéma national des infrastructures de transport (Snit), le Massif central et a fortiori le Cantal, ressemblent au désert des Tartares décrit par Buzzati. Une sorte de "no man's land" en perpétuelle attente d'une ambition d'aménagement qui ne viendra pas. Que l'Auvergne ne figure pas dans les principaux projets de développement portuaire et fluvial proposé par ce schéma, Jacques Mézard veut bien l'entendre. Mais que le Cantal ne soit pas même cité dans le volet censé répondre aux enjeux d'équité territoriale et de désenclavement, c'en est trop pour le sénateur cantalien, qui a souhaité lundi alerter sur ce document qui devrait être soumis à consultation publique, aux élus locaux concernés, au CESE (Conseil économique, social et environnemental) et au Sénat. "Il est encore temps de faire quelque chose", martèle Jacques Mézard, qui a souhaité cependant préciser qu'il partageait la philosophie générale de ce schéma stratégique découlant du Grenelle de l'environnement. Et le parlementaire de l'opposition "compte sur ceux qui sont au pouvoir pour agir et réagir", en particulier sur un certain secrétaire d'État cantalien... "Obtenir la modification de ce schéma très Datar - ce temple de l'Énarchie - ne sera pas une mince affaire. Mais c'est une des choses les plus utiles qu'il (NDLR : Alain Marleix) pourrait faire pour le département", a lancé lundi Jacques Mézard.
122 : un marché de dupes
Tout en se disant hérissé par les oublis à répétition qui ponctuent cet avant-projet, ce dernier se montre néanmoins pragmatique : "Si on ne veut pas nous filer une route, on se déplacera en train, mais il faut qu'il y ait au moins un mode de transport qui nous concerne". Faute de quoi, prédit le parlementaire, "on ne s'en sortira pas", modernisation de la RN 122 ou pas d'ailleurs, estime-t-il. "On nous a vendu depuis six mois la 122 comme le dossier du siècle, c'est un écran de fumée. Je redis, et je suis prêt à l'écrire, que le désenclavement routier aucun d'entre nous ne le verra", a tancé le président de la Caba pour qui la signature du PDMI est un marché de dupes. Une sorte d'os à ronger pour masquer l'absence de démarche prospective autour d'opérations structurantes pour le Massif central. En attendant, le sénateur, qui aimerait voir ses confrères élus du Massif central "gigoter autant que ceux du Gers", a saisi dès mardi les ministres concernés pour que soit réparée cette injustice.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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