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Un rôle de terrain indéniable

L’activité de 2016 a été dense. Éric Dalle, directeur général, et Guy Faugeron, président, l’ont rappelé lors de l’assemblée générale le 11 mai à Saint-Junien. Le travail de la MSA sur le terrain a été souligné.

© NP

L’activité 2016 a été marquée par plusieurs dossiers phares qu’Éric Dalle, le directeur général, a rappelés. D’abord, la signature de la Convention d’objectif et de gestion 2016-2020 a eu lieu dans un contexte difficile. Il a fallu se battre pour « préserver les moyens humains et financiers dédiés à la santé au travail, les moyens financiers de l’action sanitaire et sociale et le mécanisme des activités autofinancées dans lesquelles se trouvent le service infirmier de la MSA, les services pour le compte de tiers, la prévention santé et les enveloppes de prises en charge de cotisations », dit-il.
Ensuite, les négociations ont été bon train entre les pouvoirs publics et le conseil central afin d’engager les caisses de MSA dans des mutualisations de proximité plutôt que dans de nouvelles fusions. C’est ainsi que la MSA du Limousin va développer son partenariat avec la caisse de MSA Dordogne-Lot-et-Garonne.
2016 a également vu la mise en place de l’association régionale des caisses de MSA de la région Nouvelle-Aquitaine (ou ARCMSA). Elle doit contribuer à l’élaboration d’un projet de santé régional alimenté par les actions des différentes caisses. « La caisse du Limousin est particulièrement investie sur le champ de l’offre de soins en milieu rural », souligne le directeur.
Enfin, les réformes portées par l’État, par exemple la mise en place de la protection universelle maladie (Puma) ou encore la prime d’activité, ont été appliquées par la caisse dès cet exercice.

Retraités majoritaires
En 2016, plus de 112 000 personnes ont été en relation avec la MSA du Limousin. Ces ressortissants sont salariés ou non, ayant-droits, retraités. Ils représentent à eux seuls 15 % de la population totale du territoire, ce qui confirme son caractère agricole. Les retraités composent 50 % des assurés, les actifs 30 %. Le reste rassemble les enfants, des bénéficiaires du RSA ou d’une pension d’invalidité.
Avec 516 millions d’euros, les prestations versées sont en léger retrait par rapport à 2015.
Les retraites constituent logiquement la plus grosse part de ces prestations (323 millions d’euros soit -2,6 % par rapport à 2015), 147 millions d’euros vont à la santé (hors frais d’hospitalisation publique) et 46 millions aux prestations familiales (une hausse est constatée sur ce volet suite à la mise en place de la prime d’activité). « Cette caisse est une entreprise régionale au vu de l’argent qu’elle redistribue », a remarqué le directeur. Mais c’est une entreprise de proximité et d’accompagnement. Ainsi, plus de 45 700 personnes ont été reçues au guichet et dans les 450 permanences tenues sur le territoire (+15 % par rapport à 2015). Les visites individuelles à domicile ont été renforcées. Sur les 4 960 visites, 3 600 ont été effectuées par les travailleurs sociaux de la MSA. Enfin, le centre de contacts a traité sur l’année 165 000 appels téléphoniques.

Une caisse tampon
La caisse rencontre cependant une difficulté : « Dans une région où l‘élevage bovin est ultra-majoritaire, le recouvrement des cotisations reste difficile », note Éric Dalle. Mais la MSA rebondit et si le recouvrement s’est dégradé au cours de l’année marquée par des crises sur l’ensemble du territoire national, « les différentes mesures de prises en charge et d’échéanciers ont pleinement joué leur rôle d’amortisseur en soutenant les cotisants les plus en difficulté dans l’acquittement de leurs obligations », ajoute-t-il.

Miser sur le local
Guy Faugeron, le président, a pour sa part insisté sur la vitalité des comités locaux et sur leur importance au niveau local. « 70 actions ont été réalisées en 2016 dans les domaines de la prévention santé, de la santé au travail, des seniors, des enfants et elles ont intéressé plus de 3 700 personnes », précise-t-il. Outre les grands dossiers présentés par Éric Dalle et qu’il a confortés, le président rappelle les objectifs pour l’exercice en cours. Avant tout, il plante un décor morose : « De nouveaux motifs d’inquiétude émergent avec des cas de tuberculose bovine, des intempéries marquées (gel, risque de sécheresse). Nous avons hélas pris l’habitude que plus aucune année ne se présente sous un jour favorable et notre vigilance doit être constante à l’égard d’entreprises durement éprouvées dans un grand nombre de productions. » Pourtant, « 2017 sera déterminante pour nous au regard des chantiers que nous avons à mener dans le domaine des mutualisations mais aussi au regard du contexte national qui comporte de nombreuses incertitudes ». Le président ajoute : « J’ai eu l’occasion de m’exprimer récemment dans la presse agricole sur ce sujet et j’ai dit que je n’étais pas favorable à la fusion des régimes au regard des nombreux avantages que présente la MSA pour les salariés et les exploitations et plus largement pour l’animation du milieu rural. Beaucoup de prestations sont versées à titre légal et extralégal avec un souci d’accompagnement maximum pour les personnes en difficulté, autrement dit avec une dimension humaine de tout instant qu’il serait sûrement difficile de reproduire dans un autre cadre. C’est d’ailleurs tout le sens de notre engagement mutualiste. »

La MSA en appui
Cet engagement se mesure aussi sur le terrain, grâce à des actions en faveur des maisons de santé.
La MSA, l’ARS, les conseils départementaux et le conseil régional ont passé une convention pour travailler en faveur du développement des maisons de santé. La MSA propose dans ce cadre un accompagnement des porteurs de projet dont la qualité (rencontre, définition des étapes, d’un calendrier, échanges réguliers...) a été soulignée. Ce type d’appui permet de travailler son projet et la mutualisation, qui est possible dans le cadre des maisons de santé, participe à réduire le coût de l’installation, qui est souvent un élément déterminant.
Pour faire venir les professionnels de la santé en milieu rural, il faut aller les rencontrer sur leur lieu de formation et leur montrer qu’on peut travailler de manière équilibrée et épanouie à la campagne ! La MSA est agréée maître de stage pour les jeunes médecins généralistes. Elle intervient aussi en écoles d’infirmiers (à Limoges et à Tulle) et auprès de l’IFRSS (école de kinésithérapeutes).
Une jeune étudiante en médecine, une jeune kiné, une jeune infirmière qui exercent avec la MSA en milieu rural sont quelques-uns des témoins qui, grâce à ce dispositif, ont été conquis. Espérons que leur exemple fasse boule de neige !

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