Irrigants
Un nouveau projet pour l’irrigation en Limagne Nord
Mardi 8 février, la Chambre d’agriculture, l’Adira* et le Syndicat des irrigants individuels ont convié tous les irrigants individuels du bassin versant de la Morge pour leur faire part d’un projet structurant pour leur secteur.
Mardi 8 février, la Chambre d’agriculture, l’Adira* et le Syndicat des irrigants individuels ont convié tous les irrigants individuels du bassin versant de la Morge pour leur faire part d’un projet structurant pour leur secteur.
Si 2021 fait office d’exception, les années chaudes et sèches se répètent de plus en plus fréquemment et la tendance va clairement en ce sens.
Un constat sans appel
Le bassin versant de la Morge s’est souvent trouvé en situation très difficile notamment en 2019, comme les autres bassins versants mais plus tôt que les autres. Très tôt, il a fallu se restreindre et organiser des tours d’eau. Le constat du manque d’eau sur ces petits émissaires est sans appel. Le nouvel arrêté cadre sècheresse revoie le découpage des bassins versants, révise les seuils et ne permettra plus de s’organiser pour gérer la campagne d’irrigation. Une simulation de la situation en 2019 avec le nouvel arrêté cadre montre que sur ce secteur, les jours de restriction voire d’arrêt total auraient été bien plus nombreux.
Quelle solution pour ce secteur ?
Face à cet état de fait, la profession a travaillé à la recherche de solutions. Règlementairement, on peut transférer les prélèvements sur ces petits cours d’eau en situation fragile par des prélèvements sur l’Allier qui, elle, est réalimentée par le barrage de Naussac. Aussi, il est proposé aux irrigants de travailler tous ensemble sur un projet structurant pour le nord du département afin d’assurer le maintien de l’irrigation.
Tous les exploitants devront adhérer à ce projet fédérateur, il en va de la réussite globale. La participation financière sera elle aussi mutualisée.
Et concrètement
Il s’agirait de pomper l’eau en basse pression sur l’Allier puis de l’acheminer vers des surpresseurs afin de la redistribuer aux irrigants. Ces derniers pourront s’organiser pour réduire les coûts d’installation en partageant par exemple l’utilisation des surpresseurs.
Les exploitants présents ont validé la proposition tout en sachant que c’est à chacun maintenant de réfléchir aux possibilités localement, de s’organiser avec ses voisins, en fonction des infrastructures déjà présentes. Face à l’inévitable question du coût que cela peut représenter, les responsables répondent que les sècheresses à répétition ont un coût bien pire. De plus, des aides régionales devraient participer au financement. Les participants s’accordent à dire qu’il ne faut pas se mettre de frein car l’irrigation est la seule assurance récolte à sauver. Elle seule permettra de diversifier les cultures et d’installer de nouveaux exploitants. Sécuriser la ressource permettra également de mieux s’équiper avec des rampes, des pivots qui réduisent la consommation d’eau. La profession est force de propositions. Avant l’été, les structures reviendront vers les agriculteurs pour estimer les cubages, prendre le pouls de l’avancée des réflexions locales.
« Tout est à construire ensemble. Seule la volonté commune pourra faire avancer. N’attendons pas que l’eau arrive toute seule aux coins de nos parcelles ! » a conclu Baptiste Arnaud, Président du syndicat des irrigants individuels.
*Association de développement de l’irrigation en région Auvergne.