Un groupe de travail Carbone au sein de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine
La FNSEA Nouvelle-Aquitaine vient de constituer un groupe de travail carbone afin d'accompagner les initiatives départementales et les agriculteurs dans leurs démarches de certification.
Sécheresses à répétition, coups de vent, inondations, le changement climatique est une réalité incontestable. Pointée du doigt comme une de ses principales cause, l'agriculture en est aussi une victime et une solution. La seule façon de capter et stocker du carbone est en effet la photosynthèse. Le monde agricole se devait donc de s'emparer du sujet. Depuis une dizaine d'année la FNSEA et ses associations spécialisées travaillent sur la question. Aujourd'hui, des indicateurs élaborés par les Instituts techniques et permettant de quantifier les émissions et les possibilités de stockage existent pour la quasi-totalité des productions. Ces méthodes disposent d'une reconnaissance officielle : le Label Bas Carbone. Une association, France Carbon Agri, a été constituée pour certifier les progrès accomplis par les agriculteurs et revendre les « crédits carbone » obtenus aux entreprises demandeuses, notamment. Par ce biais, les coûts des efforts réalisés par le producteur pour réduire ses émissions sont couverts par la revente des crédits économisés. Cependant pour effectuer le bilan préalable, il faut avoir accès aux données techniques de l'exploitation et on le sait, aujourd'hui les données valent de l'or. Le producteur a tout intérêt à mettre dans la balance ses efforts en matière d'économie de GES lors de la négociation des prix. Pour cela, les données doivent rester dans ses mains. C'est pourquoi la FNSEA Nouvelle-Aquitaine et les fédérations départementales ont constitué un groupe de travail carbone. L'objectif : avancer ensemble et se structurer dans le courant du premier semestre 2021 pour être en mesure d'accompagner les producteurs souhaitant s'engager dans une démarche bas carbone. D'ores et déjà, des projets sont en cours dans certains départements. Des dossiers ont ainsi été déposés dans les Deux-Sèvres et la Vienne.
Un projet avancé en Haute-Vienne
Dans la Haute-Vienne, l'ADASEA a répondu à l'appel à projet de France Carbon Agri. « Depuis une année, nous conduisons une réflexion sur la question pour déterminer ce que les agriculteurs pouvaient retirer d'une telle démarche, quels étaient les leviers à mettre en oeuvre, explique Lionel Lachaud, membre du bureau de l'ADASEA. C'est un enjeu important. La Région s'y intéresse, la société aussi et c'est également un enjeu dans la future PAC. Dire que l'on est vertueux en matière d'émission de carbone, ça ne suffit pas, il faut aussi avoir les chiffres qui le prouvent. Nous devions réunir toutes les OPA et leurs compétences dans ce projet. Nous avons cherché des volontaires, prêts à s'engager ». L'ADASEA 87 qui a répondu à l'appel à projet d'octobre attend sa validation pour lancer les travaux. Une vingtaine de producteurs se sont déclarés prêts à s'investir pour effectuer un diagnostic de leurs émissions de carbone. « Nous aurons jusqu'à juin pour réaliser ces premiers bilans carbone, précise Lionel Lachaud. Ensuite les agriculteurs seront accompagnés dans l'amélioration de leurs pratiques sur cinq ans avec un point d'étape à mi-parcours. Si tout fonctionne bien, il sera alors possible de revendre les crédits Carbone économisés. »