Un défi taillé sur-mesure
Courir un marathon et mettre en valeur la recherche contre la maladie d’Alzheimer : Laurence Couturier, originaire de Lafeuillade-en-Vézie, va mettre du cœur à l’ouvrage pour atteindre ses objectifs.
Courir un marathon et mettre en valeur la recherche contre la maladie d’Alzheimer : Laurence Couturier, originaire de Lafeuillade-en-Vézie, va mettre du cœur à l’ouvrage pour atteindre ses objectifs.
Sa vie n’est pas un feuilleton et pourtant, Laurence Couturier, 48 ans, est l’héroïne d’une série lancée par France TV sport : “Marathon pour tous - Paris 2024”. Elle partage l’affiche avec le champion du monde 1998 de football Robert Pirès, la mannequin Caroline Podlewski et le créateur de contenus Zack Nani, avec en toile de fond l’Arc de Triomphe. Le triomphe, ce sera pour la quarantenaire de réussir à boucler son premier marathon, et pas n’importe lequel, celui pour tous, organisé pendant les Jeux olympiques de Paris.
42 km pendant lesquels elle portera du violet, “sa” couleur, mais aussi les valeurs d’une cause, celle de la lutte contre la maladie d’Alzheimer, dont est atteint son papa.
Un projet à deux
Depuis deux ans, Laurence Couturier, originaire de Lafeuillade-en-Vézie mais qui habite Fontainebleau, en région parisienne, peaufine son idée de participer au Marathon pour tous aux côtés de son compagnon Bastien, qui puise ses racines en Aveyron. Lui est tiré au sort en mai 2023, elle ne voit rien venir. Elle décide alors de tenter sa chance auprès de France TV, qui cherche “une quarantenaire” à mettre en valeur dans sa préparation au 42 km.
“Ils souhaitaient trouver quelqu’un avec une histoire à raconter à travers une série, pas forcément des champions. Ils avaient sélectionné quatre profils, deux jeunes, deux moins jeunes, deux hommes, deux femmes, trois connus et un pas connu. Je suis la “pas connue” !” Le média lui offre donc son dossard(1), elle qui rêvait d’une course “sans stress, sans chrono, que l’on pourrait vivre en couple, dans notre coin…” La voici finalement sous les projecteurs, dans une série diffusée tous les lundis et qui la suit jusqu’au jour J, à Paris, mais aussi en compétition, pour répondre aux obligations fixées par le groupe télé : 10 km des Champs-Élysées en février, semi-marathon de Paris en mars, 10 km Adidas Paris fin mai, Course des héros en juin,… “Il faut aimer les défis ! On courrait de manière régulière, plutôt en dilettante, sans séance structurée mais là, je suis suivie par un coach, Dorien Louvet, et une nutritionniste, Alix Noblat, fournis par France TV.” Les entraînements ont lieu désormais trois fois par semaine, sur du fractionné, de l’endurance fondamentale et du seuil. “C’est beaucoup plus technique, avoue la directrice commerciale d’une branche française d’une société agroalimentaire italienne. C’est comme si notre petit cœur faisait de la gonflette ! Ça rend la machine plus efficace. Ça dure entre 1 h 30 et 2 heures, des créneaux qu’il faut dégager dans un emploi du temps bien rempli, entre mon papa, mon chéri, les enfants, le travail et les sponsors à trouver.”
Lever un tabou sur Alzheimer
Car au-delà de ce défi sportif, Laurence Couturier s’est fixée une mission, peut-être encore plus périlleuse que terminer pour la première fois 42 km : mettre en avant le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer. Trois millions de personnes sont atteintes par cette maladie neurodégénérative qui se traduit par des troubles de la mémoire, de motricité, d’expression orale ou écrite, de l’orientation dans le temps et l’espace. 225 000 nouveaux cas sont détectés chaque année et ce chiffre est “voué à augmenter du fait du vieillissement de la population”, présentait Laurence Couturier, dont le papa, ancien professeur d’université et chercheur, a été diagnostiqué il y a trois ans, au décès de son épouse.
Pourtant, le sujet reste “relativement tabou, et c’est dommage. Beaucoup de patients ne sont pas encore diagnostiqués alors qu’une prise en charge précoce permet de ralentir le développement des symptômes”. Même si des traitements expérimentaux sont en test aux États-Unis, avec des effets secondaires encore trop risqués, pour l’instant, rien ne permet de guérir d’Alzheimer. “Il n’y a pas de cure, pas de médicaments miracle, mais la recherche avance et on comprend de mieux en mieux la maladie. On peut donc agir au moins sur les symptômes.”
Alors, pour apporter sa pierre à l’édifice, une cagnotte a été ouverte par Laurence au profit de la fondation Recherche Alzheimer. Si aucun objectif de temps n’a été fixé pour la course, celui de 42 195 € collectés (soit 1 € du km) est clairement annoncé. Il reste quatre mois à la famille Couturier pour faire grimper le compteur.
(1) L’organisation la tirera également au sort quelques mois plus tard.