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Un convoi exceptionnel pour sauver l’élevage

Plus déterminés que jamais après “les non réponses” de leur ministre à la crise, les éleveurs veulent se donner les moyens vendredi d’être entendus du gouvernement.

Obtenir un allègement des charges des exploitations : une urgence que rappelleront les éleveurs vendredi.
Obtenir un allègement des charges des exploitations : une urgence que rappelleront les éleveurs vendredi.
© DR

Quelques jours après le Sommet de l’élevage et l’accueil chahuté fait au ministre de l’Agriculture, la tension est toujours aussi vive chez les éleveurs. “Vu ce que Bruno Le Maire est venu dire à Clermont-Ferrand, on considère que le gouvernement n’a pas entendu notre message, ni la détresse des éleveurs”, réagissent les responsables de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du Cantal, bien décidés à se faire entendre le 16 octobre dans le cadre de la mobilisation nationale décrétée par la FNSEA et JA en vue d’obtenir un vaste plan de soutien à un secteur économique en crise. “Lorsque les éleveurs demandent de vacciner eux-mêmes et que le ministre va chercher de l’argent pour que les vétérinaires continuent de vacciner contre la fièvre catarrhale, c’est faire preuve à nouveau de mépris à l’égard des éleveurs”, fustigent les responsables syndicaux qui listent les fins de non recevoir adressées la semaine dernière par Bruno Le Maire : “Rien sur l’année blanche, rien de prévu non plus pour obliger les grands groupes industriels à négocier avec les producteurs dans les discussions sur la future Loi de modernisation agricole”. Quant à la publication du décret sur les accords interprofessionnels relatifs aux AOC d’Auvergne, ils jugent que ce n’est qu’une déclinaison administrative d’une décision prise par Michel Barnier que son successeur “a mis six mois à formaliser !”

Le Maire, l'arbre qui cache la forêt ?

Pire, FDSEA et JA ont découvert que le financement des nouveaux contrats PHAE (prime herbagère agro-environnementale) 2010 avaient purement et simplement disparu du projet de loi des Finances 2010. “Un comble pour un ministre qui dit défendre les producteurs”, grince Patrick Bénézit, secrétaire général de la FDSEA. Ce dernier juge qu’“on en est aujourd’hui au point zéro du point zéro” sur l’ensemble des mesures de court et moyen termes jugées essentielles pour permettre aux éleveurs - qu’ils soient laitiers, allaitants, producteurs de porcs ou de moutons - de résister à la crise. Quant au plus long terme et à la bataille à laquelle Bruno Le Maire a dit se livrer pour restaurer une politique de régulation à l’échelle européenne, les syndicalistes cantaliens ne se font aucune illusion : “Le ministre français a abandonné la défense des quotas laitiers dès son arrivée, contrairement à ce qu’avait fait son prédécesseur, Michel Barnier. Parler aujourd’hui de régulation sans avancer les moyens envisagés pour le faire, c’est se moquer des gens !”, s’indignent FDSEA et Jeunes agriculteurs. De la poudre aux yeux selon eux lancée à une profession très divisée sur ce dossier laitier. “Malgré tous ces beaux discours, la volonté de Bruno Le Maire est de faire entrer l’agriculture dans une logique libérale, laquelle avait été contenue jusqu’alors”, poursuivent les deux syndicats. Tout en revendiquant pleinement l’action conduite à Cournon avec les producteurs de viande du Berceau des races à viande, la FNB et le soutien des producteurs laitiers et les céréaliers de la FRSEA Massif central, les responsables cantaliens ne voudraient pas cependant qu’on limite les responsabilités de la situation actuelle au seul ministre de l’Agriculture. “On n’a plus qu’à espérer pour les éleveurs et les agriculteurs français en général que cette logique ne soit pas celle du gouvernement”, avancent-ils. D’ailleurs, c’est bien le gouvernement et le Président de la République qu’ils entendent faire plier vendredi par une mobilisation jugée déterminante.

 

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