Un congrès en Belgique : le choix audacieux de la FNO !
INTERVIEW : Michèle Boudoin, Présidente de la fédération Nationale Ovine (FNO)
Le congrès de la FNO se déroule du 27 au 28 avril en Belgique, au cœur de l’Europe. Une première pour votre organisation ?
Organiser un congrès hors de France est effectivement une première « historique » pour la Fédération nationale ovine. Mais ce n’est pas un hasard si celui-ci se fait en Belgique. Outre le fait que nous avons depuis de longues années tissé de bons contacts avec les producteurs belges et leurs filières, c’est aussi l’occasion de montrer que nous sommes éminemment européens. Dans un contexte européen, voire international plus que perturbé, l’invitation chaleureuse de nos homologues ovins belges nous conforte au fait que la construction européenne se gagne au jour le jour, et que l’adaptation est la résilience à l’adversité ! En tenant notre congrès en Belgique nous affichons ainsi avec audace que nous sommes européens !
L’Europe sera donc au cœur de vos échanges ?
Le congrès FNO est un rendez-vous annuel essentiel pour notre fédération. Il est l’occasion de réunir les adhérents pour faire le bilan sur les actions de l’année écoulée, de démontrer aux Pouvoirs Publics le dynamisme qui nous anime, de tracer les perspectives et de partager les prospectives pour notre filière. Alors bien sûr, dans un contexte marqué notamment par la décision des britanniques de quitter l’Union européenne, il est évident que nos échanges seront guidés par cette nouvelle donne. Au travers d’une table ronde, nous nous interrogerons donc sur la place des brebis françaises sur les marchés, coincées entre la Pac, le Brexit et les négociations internationales. A cette occasion j’aurai le plaisir d’accueillir comme grand témoin Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit et… LE ministre des moutonniers français ! Il sera aux côtés de l’Irlandais John Bryan, qui a présidé le forum sur l'avenir du secteur ovin européen lancé en automne 2015 ; Marc Tarabella, député européen belge (PS) ; Eric Andrieu député européen français (PS), membre de la commission de l'Agriculture au Parlement européen ; et Sabine Laruelle, ancienne ministre de l’Agriculture Wallone. Des intervenants de choix pour un sujet ô combien sensible pour notre production !
Quels seront les autres temps forts de ce congrès ?
Pendant ces deux jours, les professionnels ovins français pourront découvrir l’élevage Wallon et le cœur des instances européennes et ainsi prendre le pouls d’une Europe plus que jamais nécessaire. Les éleveurs découvriront de nouvelles régions, d’autres systèmes de production, avec leurs différentes spécificités. La Belgique est un des parents pauvres de la production ovine européenne, se plaçant au 19ème rang des pays producteurs sur 27 en termes de cheptel de femelles productrices. Mais même marginale, la production ovine wallone reste très performante.Enfin dans un tout autre registre, nous profiterons de ce rassemblement annuel et des 70 ans cette année de la Fédération nationale ovine, pour dévoiler le nouveau logo de la FNO. Un logo qui rallie les deux secteurs de production lait et viande à travers les couleurs rouge pour la viande, bleu pour le lait et vert pour les pâturages. Un logo haut en couleurs !