Un concours en famille pour les Fraisse
Anne-Laure Fraisse, installée sur l’exploitation familiale en 2004, s’apprête à participer au concours des miss laitières, samedi 20 avril à Aumont-Aubrac.
Anne-Laure Fraisse, installée sur l’exploitation familiale en 2004, s’apprête à participer au concours des miss laitières, samedi 20 avril à Aumont-Aubrac.
Cela fait vingt ans qu’Anne-Laure Fraisse s’est installée au sein du Gaec des Jonquilles, à la Fouillarade (La Fage-Saint-Julien). Vingt ans en mars et troisième génération d’éleveurs de Prim’Holstein. « Mon grand-père a contribué à introduire en Lozère, avec d’autres éleveurs, celles qu’on appelait des Frisonnes à l’époque », se rappelle, nostalgique, Anne-Laure Fraisse.
Selon l’éleveuse, les Prim’Hosltein sont « productives, adaptées à la montagne parce qu’elles ont de bonnes pattes, elles marchent bien et valorisent bien l’herbe sur la zone de moyenne montagne », énumère l’éleveuse. Passion familiale transmise de génération en génération, Anne-Laure respire le lait, elle vit son métier pleinement, elle aime et connaît ses vaches sur le bout des doigts. « J’aime la technicité de cette race, et aussi sa docilité : on est deux femmes au sein du Gaec (ndlr Anne-Laure est associée avec sa maman, Raymonde, au sein du Gaec), et on arrive à faire le travail avec les vaches ». L’installation d’un robot de traite il y a dix ans a permis de réduire encore le temps de travail quotidien pour les deux femmes, et de se consacrer à d’autres tâches sur la ferme. Dont la génétique, qui passionne Anne-Laure Fraisse, à l’instar de ceux qui l’ont précédée sur la ferme. « Les Prim’Hosltein donnent du lait rapidement, elles se sont vite adaptées au robot », se satisfait l’éleveuse qui élève une quarantaine de vaches laitières, et une trentaine de génisses pour le renouvellement.
Une exploitante bien dans ses bottes
Sur sa SAU de 90 hectares, elle est autonome, avec ses huit hectares de céréales, sa trentaine d’hectares de prairies temporaires, ses 25 hectares en prairies naturelles et le reste en pâturage. « Nous complémentons les rations en maïs pour les équilibrer », mais c’est tout, note l’éleveuse qui livre son lait à Sodiaal. Comprise dans la zone de l’AOP Bleu des causses et Bleu d’Auvergne, 20 % de sa livraison de lait est ainsi « mieux valorisée ». Une AOP qu’elle a rejointe il y a une dizaine d’années. Soumise à un strict cahier des charges, elle a dû changer une partie des rations et rentrer dans une boucle avec colza français, drèches de brasserie et maïs « qui vient obligatoirement de la zone ». Si Anne-Laure Fraisse a vu une amélioration sur ses TP, « le coût alimentaire, lui, reste plus haut que si elle était hors zone ». Mais dans l’ensemble, elle se satisfait de l’orientation prise par la ferme sous son impulsion. Quant aux projets d’avenir, elle en a plusieurs en tête, dans l’idée de « préserver au maximum [s]a vie de famille. J’aimerais maintenir ou augmenter le lait avec moins d’animaux et gagner en temps libre ». Des projets qu’elle mettra en place au fil du temps, elle qui ne se voit pas exercer un autre métier.
Des concours en famille
Pour ce Miss laitières, qui regroupe les cinq races laitières du département, Anne-Laure Fraisse amènera deux génisses, Sydney et Shy, qui ont toutes les deux vêlées à deux ans, et deux génissons, Ultime et Utopie, nés au mois d’août 2023. « Il y a toujours une bonne ambiance dans les concours, c’est l’occasion de passer un moment convivial et de représenter notre race », se réjouit l’agricultrice, qui a émargé à de nombreux concours départementaux et a participé à Cournon en 2022. « Et puis, cette journée, c’est un bon moyen de faire vivre le syndicat », note Anne-Laure Fraisse. Et si le partage entre éleveurs et avec le grand public sont deux axes importants de la journée pour cette dernière, le troisième est de passer du temps en famille. Ce sont d’ailleurs ses deux filles qui vont conduire les deux génissons sur le ring pour le concours des jeunes meneurs « C’est une vraie fierté, pour eux comme pour nous, de réussir à les impliquer si jeunes », sourit la maman qui ne veut pas imposer le métier agricole à ses filles. « C’est un métier dur, surtout le lait, il faut être présent 365 jours par an ».
Louane, sa plus grande, conduit des génissons lors de cet événement depuis qu’elle a huit ans et attend cette journée avec impatience. La seconde, Ambre, âgée de neuf ans cette année, va conduire son génisson pour la première fois, seule, dans l’arène. « C’est son premier défilé en tant que tel », sourit la maman fièrement. Un défilé auquel Ambre et Louane ont convié leurs amies pour montrer leurs savoir-faire et que toutes préparent avec une certaine fébrilité.