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Ukraine et Russie : deux agricultures stratégiques et dynamiques

Le conflit en Ukraine oppose deux pays aux agricultures stratégiques pour les marchés mondiaux et dynamiques sur les dernières décennies. Leurs puissances restent limitées au regard de la production mondiale et très spécialisées dans les grains. Leurs relations commerciales avec l'UE sont divergentes (embargo russe d'un côté, accord de libre-échange approfondi avec l'Ukraine de l'autre), ce qui n'empêche pas les échanges de s'intensifier dans les deux cas.

Grandes plaines de cultures au sud de l'Ukraine, près de Nikolaïev.
Grandes plaines de cultures au sud de l'Ukraine, près de Nikolaïev.
© Nicole Ouvrard/Illustration

Alors que sourdent des craintes sur les disponibilités des productions agricoles ukrainiennes et russes, il est important de prendre la mesure de leur puissance, pour elles-mêmes et vis-à-vis de l'Europe. Leur qualité la plus notoire est leur importance sur les marchés mondiaux des grains. À eux deux, la Russie et l'Ukraine représentent 21 % du marché mondial des céréales. C'est un niveau comparable aux États-Unis et deux fois supérieur à l'Union européenne, rappelle Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l'Inrae. L'Ukraine occupe en outre une place particulière dans le secteur du tournesol, avec 50 % du marché mondial de l'huile et 61 % du tourteau.
Les deux pays se distinguent également par la très forte dynamique de leurs productions agricoles au cours des dernières années. Le solde agroalimentaire de l'Ukraine a fortement augmenté, passant de 7,5 milliards d'euros en 2013 à 13,7 milliards d'euros en 2019. « Cela est presque exclusivement dû au secteur des grains (céréales et oléoprotéagineux), mais peu de pays ont cette performance dans le monde, précise Vincent Chatellier. Et on peut penser que, du moins à court terme, l'exode des populations en cours pourrait l'accentuer (par une baisse de la demande domestique). »

Double mouvement en Russie
Côté russe, le solde agroalimentaire est quant à lui passé de -18 milliards d'euros en 2013, à +2 milliards d'euros en 2018, grâce à un embargo sur les produits agricoles occidentaux mis en place depuis 2014, couplé à des soutiens publics renforcés. « Ce solde commercial à l'équilibre a été atteint par un double mouvement, analyse Vincent Chatellier : une augmentation de la production et une baisse des importations qui laisse entrevoir une consommation peu tonique. En produits laitiers, il y a fort à parier que la consommation russe n'a pas complètement compensé l'absence de produits (fromages) européens. »

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