Trop de déchets dans le Nord Cantal ?
Le collectif féminin du GVA Mauriac-Pleaux-Salers engage une démarche de sensibilisation et d'actions pour dire Stop aux déchets.
Le collectif féminin du GVA Mauriac-Pleaux-Salers engage une démarche de sensibilisation et d'actions pour dire Stop aux déchets.
“À un moment donné, on a dit ça suffit !” Ainsi, après une première campagne de communication réalisée cet été auprès des automobilistes, le groupe féminin du GVA de Mauriac-Pleaux-Salers poursuit son combat contre les déchets laissés dans les champs et sur les bords de route.
Elles sont agricultrices ou femmes d’agriculteurs ,“mais on a toujours eu l’impression d’être mises à part alors on s’est regroupées autour de différentes thématiques”, explique Karine Roussel, du Gaec Roussel de Pradel à Jaleyrac, et membre du groupe féminin qui existe déjà depuis un moment.
Beaucoup trop d’incivilités
Le sujet de la préservation de la planète et des déchets est vite arrivé sur la table. Prenant son exemple, Karine Roussel détaille la situation : “Je suis en Gaec avec mon mari et nous avons nos prés qui sont sur le long de la D922. Nous avons énormément de déchets dans ces prés là. Nous ne sommes pas les seuls bien sûr, mais cela nous touchait.”
Au bord de la route, Karine convient de gens “qui jettent plein de trucs par la fenêtre” et même “carrément certains qui déposent leurs déchets, leurs poubelles dans nos prés. Un jour, mon mari a trouvé un camping-cariste en train de prendre notre terrain pour une déchetterie !”.
Le constat, “c’est que l’on retrouve des canettes en aluminium, des canettes en verre... non seulement cela pollue la nature, mais nos animaux peuvent les ingérer et avoir des séquelles, des problèmes sanitaires ensuite”. Une problématique soulevée puis relevée donc par Karine, mais aussi ses camarades du groupe.
Le ras-le-bol a surgit l’an dernier. Une année de réflexion pour savoir comment agir “et nous avons mis en place une première action cet été autour d’une campagne de communication pour sensibiliser tout le monde, mais également les touristes qui sont nombreux à cette époque”, précise Karine Roussel.
Pour ce faire, une affiche a été créée “avec une vache qui prend la parole en disant : inutile de me laisser vos déchets, je ne sais pas recycler” et d’insister sur cette démarche d’autant plus que “maintenant il existe de nombreux containers ou de services mis en place pour récupérer les déchets”. Afin d’appuyer ses actions, le collectif féminin du GVA de Mauriac-Pleaux-Salers a pris contact avec le service communication de la Chambre d’agriculture et des panneaux devraient fleurir “sur les quatre routes de Salers, mais cela devrait se faire lors de la prochaine campagne estivale, car c’est bien l’été que l’on voit encore plus les déchets”.
Dans son argumentation, Karine Roussel considère aussi “qu’il y a du relâchement de la part des gens, des touristes sur ce volet. Avant, j’ai l’impression qu’ils (les gens, ndlr) faisaient plus attention. Aujourd’hui il y a plus d’incivilités”. Difficile encore de mesurer l’impact de l’opération “Stop aux déchets”, mais une sensibilisation a été également faite sur les collèges auprès des élèves. “Au-delà de la sensibilisation, on espère, pourquoi pas, aller plus loin dans nos actions”, à l’image de “la grande banderole déployée devant une grande surface à Mauriac qui, je pense, a été vue par pas mal de personnes”.
Les offices de tourisme ou encore les panneaux d’affichages des communes ont également été sollicités. Le collectif espère que sa détermination fera boule de neige et touchera d’autres territoires.
En chiffres
Dans leur communication, les femmes du GVA rappellent la durée de vie des principaux objets jetés : une bouteille en verre, 4 000 ans ; une canette en aluminium 150 ans ; un sac ou une bouteille en plastique, 100 à 150 ans ; un pneu, 100 ans ; une boîte de conserve, entre 50 et 100 ans ; une brique de lait, un chewing-gum, 5 ans ; un mégot de cigarette, 1 à 2 ans ; un mouchoir en papier, près de 3 mois...