Loup
Les agriculteurs de la Corrèze se mobilisent : NON au loup, OUI à l’élevage !
La FDSEA et les JA de la Corrèze ont manifesté à Tulle contre l’implantation du loup, dénonçant une menace pour l’élevage et un déni des réalités agricoles.
La FDSEA et les JA de la Corrèze ont manifesté à Tulle contre l’implantation du loup, dénonçant une menace pour l’élevage et un déni des réalités agricoles.

Ce mercredi 19 mars, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Corrèze ont organisé une mobilisation à Tulle pour défendre l’élevage et dénoncer la présence du loup sur le territoire. Face aux militants de One Voice, venus exiger la protection du couple de loups installé sur le Plateau de Millevaches, les agriculteurs ont exprimé leur colère et leur détermination.
Une revendication déconnectée de la réalité agricole
Les militants de One Voice réclament la protection des loups présents en Corrèze et demandent la suspension des tirs de défense. Une revendication jugée totalement déconnectée de la réalité du terrain par les éleveurs, qui sont, eux, confrontés aux attaques répétées du loup et à leurs conséquences dramatiques sur leurs troupeaux.
Le loup, on n’en veut pas ! » affirme Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA de la Corrèze. « Nos agriculteurs sont désemparés face aux attaques. Les filets ne fonctionnent pas, les chiens de protection sont une contrainte supplémentaire et peuvent être dangereux pour les promeneurs. Il est urgent d’agir ! »
Un quotidien devenu invivable pour les éleveurs
Parmi les manifestants, Valentin Paillard, éleveur de 280 brebis à Sornac, témoigne :
À l’automne dernier, j’ai subi une attaque de loup. Deux brebis tuées, une blessée. Ici, en Corrèze, nous avons un territoire boisé, le loup peut facilement se cacher et multiplier les attaques. »
Et pourtant, cet éleveur dispose de cinq chiens de protection, mais cela n’a pas empêché les attaques. Les contraintes liées à la prédation sont de plus en plus lourdes pour les éleveurs.
Dresser des chiens, gérer les conflits avec les voisins, poser des clôtures… Toutes ces charges reposent uniquement sur nous ! » déplore l’éleveur.
Avec l’arrivée des beaux jours et la sortie des troupeaux en plein air, l’inquiétude grandit parmi les agriculteurs.
Un soutien fort des élus locaux
Les agriculteurs ont pu compter sur la présence et le soutien de plusieurs élus locaux, venus rappeler l’importance de l’élevage pour la Corrèze.
Hélène Rome, vice-présidente du Département en charge de l’Agriculture, a tenu à rappeler : « L’élevage est la première activité économique de la Corrèze. Si nous laissons faire, nous risquons de voir disparaître un mode d’exploitation durable et essentiel à notre territoire. »
Jean-Jacques Dumas, ancien président de l’Association des maires de Corrèze, a également affirmé son soutien aux agriculteurs, soulignant que la question du loup ne concernait pas uniquement les éleveurs, mais tout l’équilibre territorial.
Une opposition ferme à la cohabitation avec le loup
Les éleveurs restent profondément marqués par les 180 ovins mutilés ou tués par le loup il y a deux ans, avant que ce dernier ne soit finalement abattu.
Pour la FDSEA et les JA, la cohabitation avec le loup est impossible.
Sous couvert de biodiversité, on favorise un prédateur au détriment de nos élevages, déjà en difficulté », dénonce Antoine Brousse, président des Jeunes Agriculteurs de la Corrèze. « Ce n’est pas aux éleveurs de subir cette situation ! »
Les syndicats rejettent fermement l’idée que les indemnisations puissent être une solution acceptable.
Nous ne voulons pas être payés pour voir nos bêtes se faire massacrer ! Nous refusons de transformer notre métier en une gestion permanente des pertes ! » martèle Antoine Brousse.
Un boycott de la cellule loup
Face à cette situation, la FDSEA et les JA ont décidé de boycotter la cellule loup mise en place par la préfecture, tout comme le Département, les maires et la chambre d’agriculture.
Cette cellule ne sert qu’à compter les loups et les brebis mortes. Nous, ce qu’on veut, c’est ne plus avoir à compter les cadavres ! » explique Antoine Brousse.
Plutôt que de perdre du temps dans des réunions stériles – d’autant plus que la FDSEA et les JA ont déjà fait le nécessaire pour obtenir les tirs de défense chez les éleveurs –, les syndicats agricoles exigent des mesures concrètes.
Un combat sans relâche pour l’élevage
La FDSEA et les JA ont toujours été aux côtés des éleveurs. Les tirs de défense ont déjà été obtenus pour les victimes d’attaques, mais ce n’est pas suffisant.
Les syndicats poursuivent leur travail pour obtenir le classement de la Corrèze en Zone Difficilement Protégeable (ZDP), une mesure indispensable pour assurer la protection des troupeaux et permettre une intervention plus rapide des louvetiers en cas d’attaque.
Lors du Salon international de l’agriculture de Paris, la FDSEA et les JA ont porté cette revendication directement à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. La charte en faveur de la protection des troupeaux face à la prédation, signée par tous les élus territoriaux, est désormais entre ses mains.
Une bataille essentielle pour l’avenir de l’élevage Alors que les attaques se multiplient et que l’inquiétude des éleveurs grandit, la FDSEA et les JA restent mobilisés pour défendre un modèle agricole basé sur l’élevage en plein air et la préservation des exploitations familiales.
Nous ne pouvons pas accepter que l’élevage corrézien soit sacrifié sur l’autel d’une idéologie déconnectée des réalités agricoles » conclut Emmanuel Lissajoux. « Nous continuerons à nous battre pour protéger nos troupeaux, nos fermes et l’avenir de notre territoire. »