Transports fourragers
Trois convois militaires chargés de paille
Mercredi 1er octobre, l´armée a convoyé jusqu´à Massiac 300 T de paille réparties sur les secteurs d´Allanche, Massiac et Saint-Flour. Cette opération restera exceptionnelle alors que les besoins restent immenses et que le temps presse.
Le Cantal fera partie des rares départements privilégiés à profiter de la mobilisation de l´armée pour le transport de fourrages. En milieu de semaine, les hommes et les camions de l´armée de l´air et des 516e et 503e régiments de train, respectivement de Toul (près de Nancy) et Souge (à côté de Bordeaux), ont livré à Massiac 300 tonnes de paille destinées aux agriculteurs cantaliens touchés par la sécheresse. Chargés la veille dans la Somme, trois convois de 10 camions chacun sont arrivés mercredi 1er octobre sous escorte de la gendarmerie aux portes du Cantal. Pour le premier arrivage, les bottes ont été immédiatement transférées sur les remorques des tracteurs, ainsi prêts à regagner 35 exploitations des secteurs d´Allanche, Massiac et Saint-Flour.
300 tonnes livrées aux frais de l´Etat
Cette opération organisée dans le cadre de l´association "Solidarité calamité Cantal", portée par la FDSEA et les JA, vient compléter les transports effectués par la route et le rail : "Aujourd´hui, nous avons rapatrié 2 000 des 5 000 tonnes de paille que nous avons réservées dans le nord de la France", confie David Noyer, directeur de la FDSEA. Selon la Chambre d´agriculture, 16 000 tonnes de fourrages ont rejoint le Cantal sur les 300 000 tonnes nécessaires à la ferme Cantal. "Nous en sommes seulement à 20% de ce que nous devons acheminer", constate David Noyer. Aujourd´hui encore, le transport reste le principal problème : car il coûte trop cher, et rend les prix des fourrages prohibitifs ; et surtout parce qu´il est difficile de trouver des transporteurs qui veuillent venir dans le Cantal. Faute de pouvoir repartir à plein, ils hésitent en effet à desservir le département et ses zones les plus reculées.
Les besoins restent immenses
Alors, si la participation de l´armée, mercredi dernier, était saluée par les organisations professionnelles, elles la jugeaint dérisoire face aux besoins et à l´urgence. Pour Dominique Troupenat, responsable local, un seul voyage ne suffit pas. "Il y a urgence à ramener le maximum de fourrage avant mi-novembre. Ensuite, le mauvais temps risque de dissuader un peu plus encore les transporteurs de venir jusque chez nous". "Nous avions deux rames de trains prévues au départ de l´Ain et de la Somme. Sans savoir pourquoi, une a été décommandée", précise David Noyer, dubitatif. Concernant l´armée, il faudra visiblement que le Cantal se contente du convoi exceptionnel de Massiac. Il faudra donc que les agriculteurs cantaliens s´arment de patience ou trouvent d´autres solutions. Ce qui est certain, c´est que les fourrages importés pour le moment permettront au mieux de tenir jusqu´en janvier. Pour en savoir plus sur les transports fourragers, lire L´UNION du samedi 4 octobre 2003.