Crise dans le monde agricole
Toutes les productions doivent être expertisées
Communiqués des FRSEA Limousin, Massif central et de Jeunes agriculteurs.
La FRSEA du Limousin demande aux pouvoirs publics, aux élus des Conseils Régionaux, aux parlementaires et aux filières de prendre toutes leurs responsabilités dans la crise Agricole actuelle.
Crises, bien sûr relatives aux producteurs laitiers pour lesquelles des accords contractuels sur le prix du lait doivent être trouvés de toute urgence, mais au-delà, la FRSEA souhaite impérativement que toutes les productions soient expertisées par les DRAAF afin de mettre en place une année blanche au bénéfice de l’ensemble des productions agricoles : porcine, bovine, ovine, arboricoles, avicoles, caprines…
La FRSEA demande par ailleurs à la DRAAF du Limousin de faire cette expertise très rapidement et sollicite un rendez-vous sous huit jours afin de faire un point de situation.
Jean-Philippe Viollet
Président de la FRSEA Limousin
« Vérité et responsabilité doivent nous guider »
Face à la crise sans précédent que vit l’agriculture, la Frsea Massif central a choisi de porter un discours de vérité auprès des agriculteurs. Elle a choisi de proposer des solutions durables à une politique agricole en pleine mutation.
A l’heure où les 20 pays les plus puissants du monde se réunissent pour tenter de mettre un frein aux dérégulations financières mondiales, nous devons pousser les pouvoirs publics à prendre des positions claires pour défendre le modèle agricole européen à l’OMC.
C’est sur ce terrain là que nous devons nous battre et être force de propositions pour maintenir des systèmes de régulations agricoles et sécuriser nos revenus. Et ce combat n’est pas un combat d’arrière garde, bien au contraire ; il est seul garant de la production agricole sous toutes ses formes, sur tous nos territoires.
Les organisations du Massif central ont toujours mis la régulation au cœur de leurs réflexions sur la refondation de la PAC. Nous avons toujours défendu la nécessité de maintenir des outils efficaces, capables de protéger les exploitations, notamment celles de montagne. Et cela a toujours été la position de la Fnsea, relayée récemment par le gouvernement. Cette ligne de conduite doit continuer de nous guider. Elle nous incite aujourd’hui à proposer de nouveaux dispositifs au service d’une politique de développement et d’accompagnement de nos exploitations. L’Etat doit nous entendre. Il doit exercer son pouvoir, imposer des règles équitables dans la relation entre producteurs et distributeurs pour permettre d’obtenir des moyens de contractualisation plus justes, dans le respect des agriculteurs. Il doit enfin intervenir plus efficacement dans le cadre de la loi de modernisation agricole et être porteur d’un message d’avenir pour notre agriculture.
Dans ces pires moments de crise que vit l’agriculture, il est facile pour certains d’exploiter l’angoisse des producteurs par des discours démagogiques. Qui en effet peut croire qu’en jetant le fruit de son travail on fera plier les entreprises laitières ? Même si, dans ce contexte très dur, la grève du lait peut paraître légitime, elle n’est cependant pas la solution. Ne nous trompons pas de débat. La Fnsea et la Frsea massif central ont choisi de porter un discours de vérité auprès des agriculteurs : ce n’est pas la démarche la plus facile mais c’est la plus responsable !
Jacques Chazalet,
président de la Frsea Massif central
Communiqué de presse de Jeunes agriculteurs
L’effet pervers des aides bancaires
Les banques se sont déclarées prêtes hier soir à accorder aux producteurs de lait d'ici la fin 2009 des prêts à remboursement différé d’un montant de 250 millions d'euros, selon le ministre Bruno Le Maire. Un geste non sans conséquences sur le long terme, et qui ne rassure pas les agriculteurs…
Les facilités financières accordées par les banques, la MSA et les assurances peuvent être perçues comme une avancée…mais tout cela est insuffisant. Sans compter que ces 250 millions prêtés devront être remboursés à partir de janvier 2011 : « Gare aux effets pervers d’une telle aide ponctuelle, attention à ne pas inciter les jeunes au surendettement sur le long terme ! » commente ainsi William Villeneuve, président de Jeunes Agriculteurs.
«Voilà que l’Etat négocie avec le secteur bancaire une aide sélective, au final peu probante. Est-ce donc là la valeur qu’il donne à son agriculture ? Qu’en est-il des autres filières ? Qu’en est-il aussi de l’engagement des pouvoirs publics ? » interroge encore William Villeneuve.
Des solutions plus efficaces existent
Des solutions plus efficaces existent en effet pour que les agriculteurs retrouvent une trésorerie saine et acceptable, mais l’Etat doit s’engager davantage. Parmi ces solutions : l’ « année blanche » qui consiste notamment concernant les banques à obtenir le report des anuitées d’emprunt, et à ne pas avoir à payer les intérêts supplémentaires liés à ce report.
Revenant sur l’annonce d’hier soir, William Villeneuve demande enfin pourquoi faire supporter par le secteur privé le résultat de mauvaises décisions politiques prises pendant ces dix dernières années.