« Toujours plus prés »
Installé en Lozère depuis 2006, Stéphane Dessertine fait partie des chasseurs à l’arc du département. Si ce passionné est venu à la chasse par son goût des arcs, cette pratique gagne des adeptes, en quête de sensations nouvelles. Au cœur de la nature et au plus près de l’animal.
« Toujours plus près », telle est la devise de l’association française des chasseurs à l’arc. En approche furtive, avec une discrétion absolue, ou à l’affût, ces archers décochent leurs flèches à une quinzaine de mètres seulement de leur proie. Un tête-à-tête avec l’animal, où l’on peut encore entendre sa respiration avant le souffle de la flèche.
Si, selon les scientifiques, la chasse à l’arc remonte au néolithique, il y a environ 10 000 ans, cette pratique de loisir n’a été remise au goût du jour que depuis les années 1960, à partir des États-Unis. Elle est légale en France depuis 1995.
Originaire de Haute-Loire et installé depuis 2006, sur la commune de Saint-Amans, Stéphane Dessertine s’est pris de passion pour la chasse à l’arc depuis une quinzaine d’années. « Je suis venu à la chasse par l’arc. Au départ c’est un truc de gamin. Cela semblait plus en adéquation avec ce que je voulais voir, c’est une chasse qui laisse un peu plus de chance à l’animal », confie Stéphane Dessertine.
Arc à poulie ou longbow
La chasse à l’arc allie la difficulté supplémentaire de la précision avec un arc et une proximité avec l’animal. « C’est assez difficile, il faut que tout soit parfait, être dans le bon vent », poursuit Stéphane Dessertine. À quinze mètres les chasseurs doivent encore faire preuve d’une précision millimétrée, pour toucher les organes vitaux de leur gibier : cœur, foie, poumon, et causer la mort par hémorragie. Le chasseur à l’arc ne peut pas compter sur l’onde de choc de la balle pour tuer l’animal, comme avec une arme à feu.
Deux types d’arcs sont utilisés pour la chasse. Les arcs à poulie, avec un cran qui permettent au tireur de garder l’arc tendu et de viser avec un viseur. Avec un arc classique ou longbow, le tir est instinctif. La flèche décolle à une vitesse d’environ 60 mètres par seconde. Pour atteindre une cible de 10 centimètres de diamètre à 15 mètres, « il faut tirer quelques flèches. Au départ, il est fort conseillé de s’entraîner avec des cibles », plaisante Stéphane Dessertine. Pour les novices du tir, une saison dans un club de tir à l’arc peut être une bonne solution.
Si tous les gibiers peuvent se chasser avec un arc, « le chevreuil est celui qui se prête le plus à l’affût », indique Stéphane Dessertine. La chasse en battue mixte est plus compliquée mais reste possible avec des archers postés aux endroits propices. Ce type de chasse est toutefois principalement pratiquée en solitaire.
Une chasse solitaire
« Au départ ce sont souvent des gens qui veulent se retrouver tout seul », raconte Stéphane Dessertine. Membre de l’association lozérienne des chasseurs à l’arc, le commercial de 43 ans ne déroge pas à la règle et préfère partir en quête de son gibier en solitaire. Père d’un garçon depuis deux ans, ses sorties sur le secteur de la Margeride se font toutefois plus rares, faute de temps. Le chasseur passe également quelques journées avec l’association et réalise environ une prise par an à l’arc. La plus grosse d’entre elle à ce jour est un sanglier.