TERRES DE JIM : Manuel Valls à la rencontre des agriculteurs
Pour sa première rencontre avec le monde agricole, Manuel Valls a choisi la grande manifestation en plein air organisée par les Jeunes agriculteurs : Terres de Jim.
«A l'agriculture et aux bons produits», lance le Premier ministre visiblement détendu en mangeant un bout de saucisse de Morteau pendant sa visite aux Terres de Jim. Dans un contexte économique morose, Manuel Valls a été plutôt bien accueilli par le monde agricole pour sa première visite sur le terrain, le 6 septembre. Après un tour des spécialités girondines, le Premier ministre a montré aux agriculteurs qu'il n'était pas venu les mains vides. Deux jours après la condamnation de la France par l'Europe sur la directive Nitrates, il a donné un signal fort en faveur d'une discussion : «le jugement devra être expertisé avant d'entamer la phase de négociation avec la Commission européenne». Et d'assurer que le gouvernement travaillerait à «une adaptation de cette directive Nitrates, dont l'approche normative a clairement montré ses limites». «Vous, les agriculteurs, vous êtes de vrais écologistes car vous êtes au coeur de la nature», continue le Premier ministre. Des «bravo» se sont fait entendre ça et là suite à sa déclaration. A contrario, la position du Premier ministre sur la directive Nitrates a été critiquée dés le lendemain par Europe Ecologie Les Verts l'accusant de céder au «lobby agricole». Manuel Valls a également rappelé que les engagements sur la simplification des réglementations et des procédures, pris lors des Etats généraux de l'agriculture en février dernier, seront tenus. Quelques minutes plus tôt une jeune agricultrice, Marie-Blandine Loisan, qui a obtenu le prix «graines d'agriculteurs», lui avait demandé de ne pas décourager les jeunes par des contraintes administratives et réglementaires.
Transparence des GAEC
Autre annonce réservée aux Terres de Jim : la transparence des GAEC qui permet de toucher les aides PAC en prenant en compte chaque associé comme il est possible de le faire pour un agriculteur individuel. «Les agriculteurs associés dans toute forme sociétaire, notamment les exploitations agricoles à responsabilité limitée, les EARL entre époux, pourront se transformer en GAEC (après examen de leur situation Ndlr)», a expliqué le Premier ministre. La France attendait la décision depuis longtemps mais la transparence a été seulement actée en août par une lettre de la Commission européenne. Pour toucher les aides PAC, il faudra démontrer que chaque associé contribue au «renforcement économique» de la société. «Chaque agriculteur membre d'un GAEC bénéficiera des aides de la PAC au même titre qu'un agriculteur individuel», précise le ministère de l'Agriculture. La notion de «renforcement économique» prendra en compte la diversité des productions. En d'autres termes, ce n'est plus l'apport d'une surface minimum (SMI) qui sera considéré mais le fait de contribuer à l'activité agricole. 20 000 EARL entre époux seraient concernées.
Accords transatlantiques
Fait assez rare pour être souligné : le Premier ministre s'est également exprimé sur les accords transatlantiques : «Cet accord représente un intérêt stratégique qui demande beaucoup de vigilance. La France a adopté une position offensive. La préservation du modèle alimentaire européen et de nos intérêts agricoles seront des lignes rouges», a-t-il souligné. Une façon de rassurer les agriculteurs dans des négociations tenues quasi-secrètes jusqu'alors. Manuel Valls a conclu sa visite par un déjeuner d'environ une heure avec les Jeunes Agriculteurs.
NDD